Révolution dans les ports africains

Publié le 24 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Après avoir raté le virage de la mondialisation, les ports africains, du nord au sud du continent, reviennent dans la course. À ce jour leur bilan n’est pas fameux. Depuis 1990, le trafic maritime a régressé de 8 % en Afrique du Nord, à 345 millions de tonnes de marchandises en 2005, quand il s’est envolé de 75 % dans le monde, pour atteindre 14,2 milliards de tonnes en 2005. Les ports d’Afrique subsaharienne francophone ne font pas mieux. Leur activité a été de 268 millions de tonnes en 2005, à comparer avec 14 230 tonnes échangées dans le monde malgré une progression de 20 % du fret africain sur les quinze dernières années. Là est tout le paradoxe : les échanges commerciaux entre le continent et le reste du monde ne cessent d’augmenter alors que l’Afrique est de plus en plus difficile à desservir. Les armateurs utilisent des navires toujours plus imposants – qui nécessitent donc un chenal d’accès plus profond -, ils transportent majoritairement des conteneurs – qui obligent à créer des plates-formes spécifiques de manutention et de stockage -, et, question de rentabilité, ils souhaitent rester le moins longtemps possible à quai. Rares étaient, jusqu’à présent, les ports capables de remplir ces trois conditions : accès pour les grands navires, logistique des conteneurs et respect des délais.
La situation se transforme en ce début d’année. Après les mises en concession des terminaux à conteneurs de Dakar et Douala, les appels d’offres se multiplient, notamment à Pointe-Noire (Congo), Owendo et Port-Gentil (Gabon), pour la modernisation des infrastructures. Plus au nord, le port d’Abidjan affiche sa volonté de reprendre sa place de choix pour la sous-région maintenant que la situation semble rétablie en Côte d’Ivoire. Mais Lomé (Togo), Cotonou (Bénin) et Tema (Ghana) n’ont pas non plus l’intention de laisser partir le trafic dont ils avaient hérité, qui les a conduits à la mise en place de nouveaux équipements. Enfin, au Maroc, Tanger affiche des ambitions méditerranéennes dont s’inspirent les voisins algériens et tunisiens pour se développer.
Aujourd’hui, les ports africains paraissent avoir défini chacun leur stratégie. Si certains se trouvent en concurrence frontale avec leurs voisins, ce n’est plus forcément, comme autrefois, pour leur prendre des parts de marché. Le gâteau est assez important pour que tout le monde y trouve son compte, et les autorités portuaires l’ont bien compris.

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