Bye-Bye Africom
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« Il est tard, mais peut être pas trop tard pour empêcher l’Amérique de George W. Bush d’incorporer le continent tout entier dans sa « guerre mondiale contre le terrorisme », écrivait Béchir Ben Yahmed dans son éditorial daté du 15 septembre 2007 (voir J.A. n° 2436), à propos du projet américain de Centre de commandement militaire unifié pour l’Afrique (Africom). Deux semaines après, Jeune Afrique consacrait la couverture de son numéro 2438 et une enquête de 8 pages aux vives polémiques suscitées par les velléités de Washington de dénicher un pays d’accueil pour son futur quartier général sur le continent. Malgré notre opposition viscérale à ce projet, l’issue nous semblait, hélas, inéluctable : l’administration Bush, qui a (trop) souvent fait preuve d’entêtement voire d’aveuglement, parviendra à ses fins.
Une fois n’est pas coutume, les États-Unis ont finalement pris acte du refus quasi unanime (seule la Libérienne Ellen Johnson-Sirleaf a officiellement offert son « hospitalité ») des dirigeants africains d’accueillir Africom, dont le siège restera à Stuttgart, en Allemagne (voir Focus sur la tournée africaine de George W. Bush p. 19).
C’est une victoire inattendue, pour tous ceux – dont Jeune Afrique – qui se sont élevés contre ce projet perçu comme la prise en otage d’un continent qui a déjà suffisamment de problèmes pour ne pas se retrouver enrôlé de force dans cette « guerre-croisade » contre le terrorisme. Car, loin de protéger l’Afrique contre les terroristes, Africom les y aurait de toute évidence attirés, comme l’invasion américano-britannique en Irak les a précipités vers la Mésopotamie. Et si, pour Wahington, Africa Command devait servir à renforcer son influence sur des pays qui suscitent aujourd’hui bien des convoitises, il lui faudra trouver un autre cheval de Troie. Ou, enfin, consentir à traiter l’Afrique comme un véritable partenaire
Saluons tout de même cette décision américaine et profitons-en pour rappeler une revendication élémentaire de souveraineté : la fermeture de toutes les bases militaires en Afrique, à commencer par les françaises. Il n’y a plus aucune raison objective pour qu’un État du continent, quel qu’il soit, accepte de maintenir sur son sol ces reliques du passé.
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