Après Konaré, qui ?

Publié le 23 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

POUR LEUR XE SOMMET, du 31 janvier au 2 février à Addis-Abeba, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) sont appelés à se pencher sur « le développement industriel de l’Afrique ». Aussi vaste et important soit-il, ce thème officiel risque pourtant d’être occulté par un autre, non moins officiel: l’élection du successeur d’Alpha Oumar Konaré à la tête de la Commission de l’UA, mais aussi du vice-président et des huit commissaires. Si seuls deux candidats sont en lice pour la vice-présidence (un Égyptien et un Kényan) et une soixantaine pour les huit commissions, ils sont six à se disputer le fauteuil de Konaré.

Deux femmes: Antoinette Batumubwira, ministre burundaise des Affaires étrangères (et ex-journaliste à la radio nationale) ; et Inonge Mbikusita Lewanika, ambassadeur de Zambie aux États-Unis, petite-fille du roi Lewanika du Barotseland, fille du premier président de l’ANC de Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) et candidate malheureuse à la présidentielle zambienne de 2001. Quatre hommes : Abdulai Osman Conteh, ancien vice-président de la Sierra Leone et plusieurs fois ministre; Cassam Uteem, ex-chef de l’État mauricien; Barnabas Sibusiso Dlamini, ancien Premier ministre et, depuis 2003, conseiller du roi du Swaziland; enfin, Jean Ping, vice-Premier ministre gabonais chargé des Affaires étrangères.

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Le vainqueur, homme ou femme, disposera-il de plus de moyens et de marge de manoeuvre que Konaré, qui en a suffisamment manqué pour décider, malgrédemultiples pressions amicales, de ne pas briguer un second mandat ?

Rien n’est moins sûr, la plupart des chefs d’État, jaloux de leurs prérogatives, préférant avoir un secrétaire plutôt qu’un président à la tête de l’UA. Son successeur pourrait cependant bénéficier des réformes souhaitées par Konaré. Leur audit, confié à un panel de treize sages, devrait être bouclé à la veille du sommet pour être soumis aux chefs d’État.

Il s’agit, entre autres, de revoir l’organisation et le fonctionnement de la Commission, dont le chef, qui n’est jusqu’ici maître ni du budget ni de l’administration, ne peut même pas intervenir dans le choix ou l’affectation des commissaires. Si le sommet ne trouvait pas le temps d’étudier et d’entériner tout ou partie des propositions des sages, l’élection pourrait être reportée au mois de juillet 2008. Quitte à demander à Konaré d’accepter, comme ce fut déjà le cas en juillet dernier à Accra, de prolonger son bail de six mois.

Ce dernier pourrait, dit-on, se laisser de nouveau convaincre et mettre à profit ce délai pour essayer de faire passer le maximum de réformes, afin de partir, comme il le souhaite, « une fois la maison en ordre ». De réformes internes surtout, car, pour ce qui concerne les relations extérieures, le premier président de la Commission a placé la barre très haut. La méga-salle de conférences de l’UA et le palace qui va avec, c’est lui. Les sommets Afrique-Amérique latine, Afrique-Chine, Afrique-Inde (l’année prochaine) et Afrique-Europe, lui aussi. L’ouverture, en 2008, d’un bureau de l’UA à Washington et l’afflux d’ambassadeurs (notamment celui des États-Unis) exclusivement accrédités auprès de l’organisation panafricaine, lui encore. Un bel héritage pour le futur patron de la Commission

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