Bush encore tiède

Publié le 23 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Ministre indonésien de l’Environnement et président de la conférence des Nations unies sur le climat organisée à Bali, Rachmat Witoelar ne cachait pas sa satisfaction après l’accord conclu le 14 décembre : « Nous avons fait un vrai pas en avant. Tout le monde a reconnu l’urgence d’une action pour faire face au changement de climat. Et tout le monde a contribué à la réponse politique que les savants jugeaient nécessaire. »
Le « pas en avant » inespéré est que, selon la formule de Jean-Louis Borloo, le ministre français de l’Écologie, « on a réussi à faire bouger les États-Unis ». Depuis 1997, ces derniers refusaient obstinément de ratifier le protocole de Kyoto. Désormais, souligne Borloo, ils « acceptent le fait que les pays industrialisés ont des obligations supérieures à celles des autres ». Comme le montre le tableau ci-contre, ils sont de loin les principaux émetteurs de gaz carbonique (Co2) de la planète.
La « feuille de route » arrêtée à Bali met en place un processus de négociations censé aboutir en 2009 à la définition d’un « après-Kyoto ». Les États-Unis se sont refusés à fixer des objectifs chiffrés, mais le Canada, la Russie et le Japon, longtemps réticents, se sont explicitement engagés à réduire en 2020 leurs émissions respectives de gaz à effet de serre de 25 % à 40 % par rapport à 1990.
Point important de la feuille de route, il a été convenu de lancer des opérations pilotes pour évaluer les moyens de récompenser la bonne gestion de la forêt et la lutte contre la déforestation. Le principe a été adopté par le Brésil et l’Inde, où se trouvent les plus grandes forêts du monde, mais aussi par le Congo. Éviter la coupe d’un hectare de forêt revient à empêcher l’émission de 100 tonnes de carbone dans l’atmosphère.
Comme le demandaient la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, des transferts de technologie aideront les pays émergents à limiter leurs émissions de Co2. Ces derniers pays s’engagent, de leur côté, à mener des actions « mesurables » et « vérifiables ». Las, une fois encore, aucun objectif chiffré n’a été défini. La participation des uns et des autres à la lutte contre le réchauffement n’a pas davantage été précisée.
Bref, l’avancée est importante, mais, comme le dit Yvo de Boer, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur le changement climatique, « la finalisation des négociations, en 2009, sera beaucoup plus difficile que ce que nous avons fait à Bali ».

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