OMC : jusqu’où ira Chirac ?

Publié le 23 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

Jacques Chirac semble déterminé à défendre jusqu’au bout les paysans français dans les difficiles négociations internationales sur la libéralisation du commerce mondial. Élément principal de blocage des discussions (qui concernent également les produits industriels et les services), la question des subventions agricoles n’a toujours pas été réglée, et ce à moins de deux mois de la sixième conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), du 13 au 18 décembre, à Hong Kong. Cette rencontre doit permettre aux 148 pays membres de boucler le cycle de Doha sur le commerce et le développement en trouvant des accords sur la baisse des tarifs douaniers et la réduction des aides agricoles. Ce qui devrait théoriquement doper les échanges.

Or Chirac, qui veut protéger une large frange de son électorat au nom de ce que l’on peut appeler « l’exception agriculturelle européenne », mais en réalité bien française, n’est pas prêt à octroyer de larges concessions. Il n’a pas hésité à écrire le 12 octobre au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour le mettre en garde contre les propositions du commissaire au Commerce, Peter Mandelson. Il reproche au Britannique d’être allé trop loin en proposant de réduire de 70 % le niveau des aides à l’exportation. Et d’essayer de passer en force en ayant caché sa copie pour céder plus qu’il ne faut. En France, on accuse ce proche de Tony Blair de rouler pour le Premier ministre de Sa Majesté qui, on le sait, est particulièrement hostile aux subventions accordées aux producteurs français. Et qui aimerait que la Commission de Bruxelles consacre davantage de financement à la recherche et au développement pour améliorer la compétitivité des entreprises européennes plutôt que de maintenir artificiellement un tissu d’agriculteurs. Chirac apparaît de plus en plus isolé depuis que les États-Unis ont proposé une réforme de leurs aides agricoles. Paris ne peut plus développer ses arguments en rejetant la responsabilité du blocage sur Washington. Et ce d’autant que le directeur général de l’OMC, le socialiste français Pascal Lamy, a tenu à saluer les efforts américains.

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Mais Chirac campe sur ses positions, au risque de faire dérailler le cycle de Doha et de se mettre à dos ses partenaires africains à qui il promet monts et merveilles dans chacun de ses grands discours sur le développement… sans satisfaire leur principale revendication : la réduction des aides agricoles qui perturbent les marchés mondiaux.

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