ONU : un fauteuil pour deux

Tokyo et Téhéran lorgnent un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité.

Publié le 23 septembre 2007 Lecture : 1 minute.

Ce serait un sacré pied de nez à la communauté internationale. L’Iran est résolu à briguer un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité pour la période 2009-2010. Composé de quinze membres, cinq permanents dotés du droit de veto et dix non permanents élus pour deux ans, et renouvelés à raison de cinq par an, le conseil est l’instance suprême du système de l’ONU, la clé de voûte de la légalité internationale. C’est notamment lui qui est chargé de légiférer sur les agissements de Téhéran en matière nucléaire et qui est seul habilité à imposer des sanctions et, le cas échéant, à autoriser une action belliqueuse. La prochaine désignation des membres non permanents interviendra fin septembre, à l’occasion de l’Assemblée générale, au siège new-yorkais de l’organisation.
Les Iraniens n’ont plus siégé au Conseil depuis 1953, et avaient déjà effectué une tentative infructueuse en 1996. Cette fois, ils trouveront sur leur route le Japon, qui lorgne également le siège réservé à l’Asie et aspire à retrouver un fauteuil qu’il a abandonné en 2003. Tokyo, dont le positionnement politique et les alliances stratégiques se situent aux antipodes de ceux de Téhéran, est le meilleur allié asiatique de Washington. La Mongolie, qui avait un temps caressé l’idée d’une candidature, a annoncé qu’elle renonçait finalement à son projet, suite, semble-t-il, à « d’amicales pressions japonaises ».
Les observateurs ne donnent aucune chance aux Iraniens, membres honoraires de « l’Axe du Mal », de parvenir à leurs fins. L’an passé, le Venezuela du flamboyant Hugo Chávez, autre champion de l’antiaméricanisme, avait essuyé un revers face au Costa Rica, qui avait bénéficié, il est vrai, de l’appui sans réserve des États-Unis. Il y a deux ans, la Syrie, qui se présentait au nom du groupe arabe, avait réussi à se faire désigner. Mais Damas avait obtenu le soutien de ses pairs arabes en échange de la promesse de faire profil bas. Et avait respecté à la lettre le gentlemen’s agreement

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