Déby Itno se met au chinois

Publié le 23 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Un peu plus d’un an après avoir renoué les relations diplomatiques de son pays avec Pékin et rompu avec Taiwan, le président Idriss Déby Itno a fait, du 20 au 23 septembre, une visite d’État en Chine pour engranger les dividendes de son ralliement. Accompagné de six ministres (Relations extérieures, Mines et Énergie, Pétrole, Plan et Coopération, Finances, Infrastructures), le chef de l’État tchadien n’a pas manqué de demander à Hu Jintao de l’aider à régler son contentieux avec le Soudan et à mettre fin à l’activité des rebelles dans l’est du pays. En avril 2006, les responsables tchadiens accusaient Chinois et Soudanais de livrer des armes à la rébellion tchadienne. Mais depuis le rapprochement opéré en août de la même année, les deux pays multiplient manifestations d’amitié et visites officielles.
Pétrole contre appui diplomatique et aide technique C’est en substance le deal conclu par les deux présidents. La Chine cherche à sécuriser par tous les moyens ses approvisionnements elle importe déjà plus de 30 % de son pétrole brut d’Afrique – pour ne pas freiner une économie lancée à pleine vitesse et dévoreuse d’énergie. Après avoir, l’année dernière, ouvert leurs concessions à la China National Petroleum Corp. (CNPC), les Tchadiens ont signé un accord avec les Chinois pour la construction d’une raffinerie à 50 km au nord de N’Djamena. Celle-ci sera alimentée par la production des gisements de Sidigui (au nord du lac Tchad) et du Mayo-Kebbi (sud-ouest du pays), en phase d’exploration par la CNPC.
Découvert par un consortium américain en 1974 mais jamais exploité, le champ de Sidigui disposerait de réserves avoisinant 500 millions de barils. Les travaux de la raffinerie, propriété à 60 % de la CNPC et à 40 % de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), pourraient débuter en 2008 et durer vingt-quatre mois.
Pékin et N’Djamena ont signé d’autres accords et protocoles de partenariat et décidé de créer une commission mixte de coopération. La Chine s’est notamment engagée à livrer des équipements pour la fourniture d’eau et d’électricité, une aide alimentaire, un centre médical antipaludéen et des médicaments
Sérieux revers pour les Américains et les Français, qui voient ainsi, dans la même semaine, la Chine prendre pied en RD Congo (lire p. 68) et au Tchad, au cur de leur pré carré africain. Qui donc, à l’avenir, acceptera les douloureux remèdes de la Banque mondiale et du FMI ?

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