Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 23 juillet 2006 Lecture : 5 minutes.

D’une migration l’autre
– Suite à l’éditorial de B.B.Y intitulé « Flux migratoires » (J.A. n° 2371), je souhaiterais rappeler que le mot « migration » peut être précédé de deux différentes prépositions : « é » (du latin « ex ») ou « im » (du latin « in »). Beaucoup de pays européens ont vécu dans un laps de temps très bref ces deux expériences. Ce qui est étonnant, c’est que la mémoire est souvent très courte et les gens oublient facilement. Très opportune, donc, votre référence à l’Italie, qui a accueilli dans le récent passé une diaspora, non seulement dans les régions méridionales (le fameux Mezzogiorno), mais aussi et surtout dans les régions (désormais riches) du Nord. Merci de l’avoir rappelé, car ceci peut aider les pays africains à retrouver de l’espoir en l’avenir, mais également les pays européens, pour qu’ils considèrent le phénomène des migrations autrement que sous l’angle de la sécurité et de la défense. Après les vacarmes romains qui ont accompagné la finale du Mondial de foot, je me prépare à retrouver un peu de paix. À propos, pourrait-on affirmer que le concept d’immigration choisie a commencé justement avec les équipes de football ?
Carlo Barbieri, Rome, Italie

Réponse : Merci à notre lecteur romain de son commentaire, qui complète et enrichit le nôtre. B.B.Y

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Un autre apartheid
– Je suis un fervent lecteur de Jeune Afrique depuis l’âge de 12 ans. Aujourd’hui installé en Afrique de Sud, j’ai du mal à trouver un seul endroit vendant des journaux français. Ensuite, les rares fois où je reçois des numéros de votre hebdomadaire de la part d’amis français, je me rends compte que vous êtes peu intéressés par ce pays qui pourtant défraie la chronique par la violence et les crimes enregistrés tous les jours, sans compter l’affaire Zuma, homme politique influent accusé de viol et de vente d’armes.
Christian Eger Taty, Johannesburg, Afrique du Sud

Réponse : Nous nous efforçons de rendre compte des grands événements qui marquent l’actualité de l’Afrique du Sud. Nous avons notamment suivi assez régulièrement l’affaire Zuma (voir J.A. nos 2365, 2366 ou 2374, à titre d’exemple). Certes, compte tenu de l’importance de ce pays, nous pourrions faire plus. Mais, pour suivre certains sujets tels que la violence au quotidien, il faudrait que nos collaborateurs puissent se rendre sur place. Or ils n’ont pas souvent l’occasion de faire le déplacement à l’autre bout du continent.

Paix au Proche-Orient
– Nous devrions tous reconnaître qu’à travers l’Histoire, personne n’a jamais pris au sérieux la nation palestinienne (descendants des Philistins), juive (peuple d’origine sémitique), libanaise (des Phéniciens) et jordanienne (avec une importante population palestinienne). Une paix durable entre ces quatre pays gênerait la politique et l’économie des grandes puissances. Par leur situation stratégique, la paix ferait d’eux une autre grande puissance. Quelle solution ? Une union politique et économique régionale entre Israël, la Jordanie, le Liban et la Palestine. Cette solution peut-être négociée entre ces quatre pays, sans aucune influence extérieure (des grandes puissances actuelles). Toute ingérence devrait être évitée (ou limitée).
Peter van Dijk, Toulouse, France

Homosexualité : un délit
– Dans « Vous et Nous « (J.A. n° 2372), l’un de vos lecteurs, Sébastien Reinier exprimait son indignation face à « un système judiciaire qui se base sur des fondements légaux douteux pour prononcer des peines de prison contre quiconque contreviendrait à la morale hétérosexuelle. » Je suis navré, mais ce lecteur n’a aucune connaissance de la réalité socioculturelle du Cameroun et de la législation en vigueur dans ce pays. L’homosexualité n’est ni plus ni moins qu’une infraction pénale prévue et réprimée par les articles 74 et 347 bis du code pénal. Le 347 en donne d’ailleurs une définition claire et précise, en même temps qu’il en fixe les peines encourues. Par conséquent, les parquets ne font que leur travail en poursuivant les homosexuels. Il en est de même des juges qui ne font qu’une saine application de la loi pénale, qui est du reste une expression de la volonté générale. Et si un « présumé » homosexuel est élargi, c’est plus parce que l’on n’a pas pu réunir des charges ou preuves suffisantes contre lui, que par conformisme aveugle à un quelconque modèle de vie qui devrait s’imposer à toutes les nations.
Oumarou Yaya, Yaoundé, Cameroun

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État voyou et pays ami
– J’ai honte pour les États-Unis, une superpuissance incapable d’imposer la paix au Proche-Orient. Ils s’obstinent à soutenir aveuglément, inconditionnellement et sans borne leur allié israélien et à ne pas peser de tout leur poids pour imposer un règlement équitable entre les belligérants, maintenant ainsi deux peuples, l’israélien et le palestinien, en otage et en proie à la violence et à la haine. La guerre sans fin que mène Israël contre les Palestiniens est la plus facile des guerres, qui mène à la plus facile des victoires. Donc, rien de glorieux dans cette victoire, car sur le terrain c’est un Israël surarmé face à des Palestiniens aux armes rudimentaires et aux roquettes artisanales. Dommage que la Russie et l’Union européenne ne pèsent pas lourd face aux États-Unis pour imposer l’application des traités internationaux dont Israël se moque éperdument. Et pourtant, Israël n’est pas considéré comme un rogue state (État voyou) par les États-Unis !
Morçad Fodha, Remada, Tunisie

Pour une société inégalitaire
– Monsieur Sarkozy pourrait venir en Afrique mille fois pour discourir sur l’émigration sélective, rien n’y fera. Tant que, dans certains pays, les travailleurs n’auront aucun droit et que, dans d’autres, ils seront superprotégés avec tous les avantages possibles et imaginables, ceux qui veulent cette sécurité de l’emploi se déplaceront pour l’avoir. Et c’est légitime. Voilà les raisons de l’émigration. La mondialisation est appliquée selon la théorie du « deux poids, deux mesures ». La Banque mondiale impose au Cameroun de libéraliser totalement sa législation du travail. En France, ont dit que « les anti-CPE (contrat première embauche) ont rejeté une précarisation généralisée du travail, car ils ne pouvaient plus supporter cette société inégalitaire, insécuritaire, inhumaine et immorale ». Mais, mes pauvres amis, votre CPE nous le vivons au quotidien depuis des années, et il y a des millions de gens ici qui rêvent de votre société inégalitaire. L’Europe, c’est le paradis.
Olivier Zoe Aba’a, Ambam, Cameroun

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