L’archevêque qui effraie le Vatican
Après cinq ans d’apaisement, le torchon brûle de nouveau entre le Vatican et Mgr Emmanuel Milingo. Le 20 juin, le sulfureux archevêque zambien a quitté sans crier gare sa résidence de Zagarolo, près de Rome. Le 11 juillet, il a fait sa réapparition à Washington. Depuis, il multiplie les provocations. Dans les colonnes de l’hebdomadaire américain National Catholic Reporter (14 au 14 juillet), il explique par exemple qu’il n’a aucune intention de retourner vivre en Italie, où la Curie romaine, inquiète de sa réputation de faiseur de miracle et d’exorciste, l’avait fait venir en 1982. Pour mieux le contrôler.
En attendant, peut-être, de rentrer à Lusaka, Milingo envisage sérieusement de s’installer dans la capitale fédérale américaine avec Maria Sung (48 ans), une acupunctrice sud-coréenne, membre de la secte Moon, qu’il a épousée le 27 mai 2001. Il avait été contraint de s’en séparer, trois mois plus tard, sous la menace d’une excommunication. Pour faire bonne mesure, le prélat a annoncé le 14 juillet, lors d’une conférence de presse, la création prochaine d’une association baptisée Married priests now ! Ses objectifs : obtenir la réintégration au sein de l’Église de 150 000 prêtres mariés, et promouvoir un rapprochement avec l’Église de l’Unification du révérend Moon. Pour l’instant, le Saint-Siège se borne à « déplorer » les propos de sa brebis égarée. Sans doute en ira-t-il différemment si celle-ci passe de la parole aux actes. La popularité de l’archevêque rebelle effraie en effet les autorités religieuses, au moment où les mouvements charismatiques de toute nature prolifèrent sur le continent africain. Il serait tout à fait désastreux que l’ancien pasteur prenne la tête d’une communauté schismatique défendant le mariage des prêtres et des pratiques religieuses fondées sur les croyances traditionnelles.
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