Des coalitions hétéroclites
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Malgré le débat sur la congolité et les craintes sur une ethnicisation des élections, les différentes plates-formes réunissent des personnalités originaires de toutes les provinces. À l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), qui soutient Joseph Kabila, on trouve Olivier Kamitatu, originaire du Bandundu et ex-bras droit de Jean-Pierre Bemba. Mais aussi d’anciens collaborateurs du maréchal Mobutu, comme l’ancien gouverneur du Shaba (redevenu Katanga) Koyagialo Ngbase te Gerengbo (Équateur) ; l’ex-vice-Premier ministre Engulu Baangampongo (Équateur) ; l’ancien ministre Thambwe Mwamba (Maniema), qui est passé par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et le Mouvement de libération du Congo (MLC) ; Banza Mukalayi (Katanga), ancien ministre et ancien responsable du Mouvement populaire de la révolution (MPR, ex-parti unique), démissionnaire du RCD. Il y a aussi l’ex-chef des services zaïrois, ancien ambassadeur et ministre Mokolo wa Pombo (Équateur), ou encore l’homme d’affaires Ngoy Kasanji (Kasaï oriental), qui avait eu maille à partir avec Laurent-Désiré Kabila pour une affaire de gros diamants.
On retrouve la même configuration au sein du Regroupement des nationalistes congolais (Renaco), une plate-forme de 23 partis qui est derrière Jean-Pierre Bemba. Deux candidats à la présidentielle, Jonas Mukamba – à l’époque proche du maréchal Mobutu et originaire du Kasaï oriental, il fut pendant longtemps à la tête de la Minière de Bakwanga (Miba) – et Christophe Mboso Nkodia, lui aussi ancien dignitaire du régime de Mobutu et originaire du Bandundu, ont choisi son camp. Mukamba espère peut-être amener les Kasaïens, privés d’Étienne Tshisekedi, à voter pour Bemba. Une gageure ! Mais le chef du MLC peut aussi compter sur un « poids lourd » : Kisombe Kiaku Mwisi du Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD), ex-allié du RCD. Cet homme d’affaires natif du Bas-Congo est entré en politique en 1977 lorsque le régime de Mobutu, en difficultés, avait mené quelques réformes politiques. Kisombe fut élu membre du bureau politique à Kinshasa avec, surtout, un large soutien des kimbanguistes. Vingt-neuf ans après, ses électeurs – dans la capitale congolaise et surtout dans le Bas-Congo – lui sont-ils toujours fidèles ? Si c’est le cas, sa présence aux côtés de Bemba pourrait être bénéfique. L’aspect le plus positif de ces plates-formes c’est qu’elles dépassent l’appartenance ethnique.
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