Bonnes vacances !

Publié le 23 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Ah, les vacances Jours de repos bien mérités après plusieurs mois d’un labeur dur et incessant sous la houlette d’un patron exigeant ? Sans doute. Moments de grâce où l’on se la coule douce à l’ombre d’un palmier en écoutant le clapotis des vagues, livre à portée de main et cocktail exotique tout contre les lèvres ? Discutable.
Car mettre le cap sur le farniente quand se profilent les congés payés n’est pas forcément le but de tout salarié.
Au seul mot vacances, on imagine des millions de personnes envoyant balader avec allégresse dossiers fastidieux et collègues grincheux. Des êtres grisés par leur liberté conditionnelle, poussant force soupirs de soulagement, tant ils sont heureux d’échapper pour un temps au bagne professionnel. À tort. Eh oui ! la perspective de ne plus entendre la sonnerie incessante du téléphone ou de ne plus se payer des tête-à-tête avec son ordinateur ne ravit pas tous les salariés ! Pour beaucoup d’entre nous, le mot vacances ne rime pas avec détente. D’abord, il y a ceux qui partent avec des chaussures de plomb. Ces gens qui appartiennent à une espèce en voie de disparition comptent, comme le ferait un prisonnier dans sa cellule, le nombre de jours qui les sépare de leur bureau adoré. Enchaînés au travail comme d’autres le sont à l’inactivité, ces employés sont le rêve de tout patron.
Autre catégorie de vacanciers pas forcément heureux : ceux qu’un bras cassé, une entorse ou une mauvaise grippe a contraints à déserter dans de douloureuses conditions les couloirs de leur entreprise. Bien que de tout repos, ces vacances forcées ne sont pas des plus recherchées au palmarès de la relâche. Et que dire des personnes qui passent leurs vacances à l’ombre ? Pas celle d’un cocotier malheureusement, mais celle humide et déprimante d’un pénitencier. Ces malchanceux, nourris, logés et blanchis sans le service trois étoiles, sont condamnés à s’évader uniquement en pensée.
Il y a aussi, et c’est sans doute l’espèce la plus répandue, ceux qui vivent toute l’année comme s’ils étaient perpétuellement en congés : les petits malins qui brassent de l’air à longueur de journée en prenant leur fauteuil de bureau pour une chaise longue. Les yeux fixés sur l’horizon de leur montre, ils surfent sur le Net qu’ils ne quittent que pour plonger dans une petite sieste réparatrice, histoire de profiter en rêve de la chaleur des tropiques.
Une citation de l’écrivain français Pierre Daninos résume parfaitement l’état d’esprit de ces champions de la glande organisée : « Le farniente est une merveilleuse occupation. Dommage qu’il faille y renoncer pendant les vacances, l’essentiel étant alors de faire quelque chose. »

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