Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 23 avril 2006 Lecture : 6 minutes.

Après Taylor, qui ?
– Après l’arrestation de Charles Taylor et sa mise en accusation pour crimes contre l’humanité en Sierra Leone, je pense que certains dictateurs doivent se sentir très mal dans leur refuge, surtout s’ils se savent dans la ligne de mire de la justice internationale. Nul n’est plus à l’abri de l’impunité. Taylor est un exemple, désormais, qui prouve que ceux qui ont tué ou ordonné de tuer seront un jour rattrapés par leur passé. En revanche, je suis affligé de savoir que Taylor sera sûrement jugé à La Haye, où il bénéficiera de tout le confort. À mon avis, il devrait être jugé et emprisonné chez lui, ou bien en Sierra Leone. Je suis également triste de constater que c’est l’Amérique qui impose l’arrestation de ces dictateurs, une Amérique qui ne reconnaît même par la Cour pénale internationale. N’est-ce pas de l’hypocrisie ?
Serge Tachini Moundanga, Le Cap, Afrique du Sud

Ce qu’attendent les Congolais
– La République démocratique du Congo entre dans une deuxième phase préélectorale, au cours de laquelle les citoyens vont être amenés à parler de la parité hommes/femmes. Ce concept n’existe, hélas ! que dans les intentions de ses créateurs. La RD Congo n’est d’ailleurs pas une exception, car même les vieilles démocraties ne la respectent pas. Les femmes congolaises sont émancipées depuis la IIe République, mais davantage dans les textes que dans la réalité.
Moïse Diyabanza, Matadi, RD Congo

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Kadhafi, une honte
– Lors de sa visite officielle au Sénégal pour la fête de l’indépendance, Mouammar Kadhafi s’est permis d’affirmer que la limitation des mandats tuait la démocratie et cela, en pleine Assemblée nationale. J’ai honte pour l’Afrique à travers ce soi-disant grand homme, qui se fait passer pour un panafricaniste. Patrice Lumumba, Thomas Sankara et les autres doivent se retourner dans leurs tombes. Avant de penser à se maintenir au pouvoir, il ferait mieux de sortir son pays, et tout le continent, de la pauvreté qui n’est, souvent, qu’une conséquence de l’autocratie.
Lionel Armand Obiang Ayemfeghe, Dakar, Sénégal

Chirac et le Niger
– Votre article sur la famine au Niger (voir J.A. n° 2361, page 13) m’a inspiré la réflexion suivante. En octobre 2003, le président Chirac s’est rendu au Niger et a promis, entre autres, de l’aide pour arrêter l’ensablement du fleuve Niger. J’aimerais savoir ce qu’il est advenu de cette promesse. Je crains que cette visite, qui a coûté très cher au contribuable français, n’ait servi à rien, sinon à embêter les pauvres commerçants de Niamey à qui on a dit de faire place nette pour que l’avenue soit belle au passage de Monsieur le Président. La France a-t-elle envoyé de l’argent ou du matériel pour le fleuve ? J’ai peur de la réponse !
Chantal Georget, Saintes, France

Kabila est un étranger
– Je suis sidéré par l’introduction de l’interview de Joseph Kabila (J.A. n° 2361). Je ne comprends pas comment François Soudan, en journaliste chevronné qu’il est, peut faire l’éloge d’un homme comme celui-là. Il y a quelque temps, il écrivait que tout le monde doutait de ses origines et de son éducation. Et aujourd’hui Joseph vous sort toute une panoplie de formations. Et il se dit fils du Mzee ! Vous savez bien que c’est faux. Joseph est un étranger, et il joue bien son jeu. Comprenez que, pour nous, Congolais, c’est dur d’accepter d’être dirigés par un étranger. C’est comme si demain on mettait un catholique à la tête d’un pays comme la Tunisie ou l’Algérie !
Honoré Madimba Kande, Bruxelles, Belgique

Marketing politique en RD Congo
– L’approche des échéances électorales en RD Congo fait resurgir les vestiges d’un passé dramatique qui ne cesse de hanter nos esprits. Les candidats en lice n’hésitent pas à faire appel à la fine fleur de la musique congolaise pour doper leurs campagnes électorales à travers des belles mélodies composées pour la circonstance.
Ce faisant, les musiciens congolais sont en train de patauger dans des sillons chaotiques, tracés par la dictature monopartiste qui avait obligé leurs aînés à se fourvoyer dans la fumisterie afrocentriste, d’encenser le guide éclairé et d’endormir le peuple.
Kabous Kabamba, Marseille, France

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Bénin : un exemple à suivre
– Après l’historique Conférence nationale des forces vives de la nation, tenue en février 1990, le Bénin a fait son entrée triomphale dans l’ère démocratique. Les institutions se sont mises en place progressivement. Les élections se déroulent dans la transparence et le calme. Ces conditions exceptionnelles permettent aux paisibles populations d’exprimer librement leur choix. Le dernier scrutin présidentiel a hissé le Bénin au rang des premières démocraties du monde. Désormais, cet humble pays est piloté par des technocrates rompus à la tâche. Le meilleur reste à venir.
René Afambiyi, Parakou, Bénin

Le Tchad, le Soudan et le pétrole
– L’intervention militaire française au Tchad, officiellement inexistante selon les deux parties alliées, a permis à Idriss Déby Itno de conserver son fauteuil face à des rebelles issus de son ethnie. Mais quels sont les motifs qui ont poussé la France à intervenir sans essuyer les critiques de la communauté internationale ? Le principal, selon moi, est qu’une victoire des rebelles aurait probablement conduit à une guerre entre le Soudan et le Tchad ; les rebelles ne pardonnant pas à Déby sa passivité face aux horreurs que supportent ses « frères » au Darfour. Pour les puissances occidentales, une nouvelle guerre au Soudan ne doit pas survenir. Elle fragiliserait un espace géopolitique névralgique et serait du plus mauvais effet dans la gestion du pétrole.
Hervé Ferrand, Richelieu, France

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Au mépris de la démocratie
– En gelant leurs aides au gouvernement palestinien, les Européens et les Américains montrent qu’ils n’attachent aucune importance au libre choix des peuples. Ils ne font que défendre leurs intérêts. Voyez également le cas de l’Iran et du Venezuela : leurs peuples ont beau jouer le jeu démocratique, les États-Unis les considèrent toujours comme des dictatures. Pourquoi ?
Abdoulaye Tanimoune, Niamey, Niger

Avec ou sans « intelligent »
– Depuis trois ans, je lis assez régulièrement J.A./l’intelligent, par conséquent je m’étais habitué à ce titre. Mais je crois que, avec ou sans « intelligent », c’est kif-kif. Le plus intéressant, c’est le contenu du journal. B.B.Y. et sa bande sont suffisamment intelligents pour qu’il soit besoin de rappeler leur intelligence.
Moussa Sow, Dakar, Sénégal

Félicitations à « Ecofinance »
– Je suis un fidèle lecteur de Jeune Afrique (au passage bravo et merci pour le retour au titre originel), et particulièrement des pages économiques et financières. Je tiens à vous féliciter pour la diversité des thèmes traités, qui reflètent la complexité de la vie économique en Afrique et dans le monde. Je suis consultant en entreprise et les sujets que vous abordez m’intéressent énormément. À ce titre, j’ai apprécié le sujet original (J.A. n° 2361) sur une pratique managériale peu courante chez nous, mais que je m’efforce moi-même de développer, le storytelling. Continuez de nous surprendre.
Nacer Halim, Agadir, Maroc

La suite du hadith
– Dans son article « Défense et illustration du prophète de l’islam » (Jeune Afrique n° 2360), Chedli Klibi rapporte le cas d’une femme adultère venue voir Mohammed. Après que cette dernière eut accouché, le Prophète lui dit : « Va, allaite-le et prends bien soin de lui. » L’auteur a oublié de nous donner la suite du hadith. Celui-ci dit que la femme fut lapidée à mort, conformément à la charia, et que le Prophète lui fit la prière des morts.
Il y a actuellement une tendance chez beaucoup d’intellectuels musulmans à craindre les critiques des Occidentaux. Alors, ils versent dans la dénaturation soit du message coranique, soit des hadiths (et cela depuis un certain 11 septembre 2001). Cela est regrettable, car, dans toute religion, le dogme ne se négocie pas, et cela simplement pour faire plaisir aux autres. Cela me peine quand je vois des musulmans affirmer qu’ils sont croyants mais non pratiquants et réclamer des réformes du message coranique simplement pour être in en Occident. Comment peut-on convaincre de la véracité de notre religion, de sa tolérance quand parmi les musulmans il y en a qui ont honte ou peur de s’affirmer musulmans ?
Idrissa Yaou Adamou, Niamey, Niger
Réponse : Mon propos n’était pas de parler du châtiment réservé à l’adultère, mais de souligner l’indulgence que le Prophète montrait pour les fautes de ses fidèles. C’était une constante de son comportement. Et c’est cela que je voulais mettre en lumière.
Chedli Klibi

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