La paix des braves, un jour

Publié le 23 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

17 avril 2006. Attentat sanglant à Tel-Aviv, 11 morts, des dizaines de blessés, la terreur et l’horreur.
Un gosse d’à peine 21 ans, le cerveau lavé par les radicaux du Djihad islamique, a réussi à passer tous les barrages, y compris ce mur infâme, pour aller se faire sauter, mourir et tuer
Bombardement quotidien de Gaza par l’artillerie israélienne
Vivre à Gaza, à l’époque de l’administration militaire israélienne, c’était déjà l’enfer. Aujourd’hui, c’est mieux, c’est un enfer libéré
En Cisjordanie, il y a ce mur gris, en béton, stupéfiant, qui coupe en deux les cours d’écoles, les villages, les champs d’oliviers
Ehoud Olmert, Premier ministre d’Israël, est content. Lui, son parti Kadima et le fantôme d’Ariel Sharon ont gagné les élections. Très laborieusement. Olmert annonce qu’il va tracer au couteau les futures frontières d’Israël. Et donc celles d’une Palestine sous format bantoustan, encerclée, morte avant d’être née.
Le Hamas aussi a gagné les élections. Démocratiques. Mais c’est le Hamas, les islamistes, donc pas d’argent pour le Hamas. Le Hamas s’en f d’ailleurs. Il va gouverner en martyr, sans un rond, sans perspectives. Juste pour la gloire.
Nous sommes en 2006, cela fait plus de soixante ans que dure ce drame, que meurent les gens, que meurent enfants, femmes et soldats, et tout cela est consternant.
Des deux côtés du mur, les peuples sont épuisés. La peur et la haine de l’autre sont devenues consubstantielles à l’identité de soi.
On ne me fera pas croire que les Palestiniens sont tous des terroristes, qu’ils sont tous islamistes et antisémites.
Comme on ne me fera pas croire que tous les Israéliens sont des juifs extrémistes, des colons ou des occupants. Beaucoup d’entre eux sont contre l’occupation. Beaucoup d’entre eux aussi ont peur, se sentent encerclés, menacés dans leur identité et dans leur foi.
Mais tout cela n’empêche pas de reposer sur la table certaines vérités.
Les Palestiniens vivent, d’une manière ou d’une autre, sous occupation militaire depuis près de soixante ans. Plus de trois millions d’entre eux sont des réfugiés, jetés dans des camps et dont le sort n’intéresse personne ou presque (y compris les Arabes). Les résolutions des Nations unies sont constamment ignorées ou bafouées. La colonisation des terres palestiniennes est vérifiable, sur le terrain, chaque jour que Dieu fait.
Les projets d’Israël visent à la création d’un espace palestinien morcelé, invivable. Ce qui ne peut que faire durer la guerre, longtemps encore, sous d’autres formes.
Les Palestiniens ont majoritairement et publiquement reconnu le droit à l’existence d’Israël. On attend toujours une déclaration solennelle d’Israël sur le droit à l’autodétermination des Palestiniens.
Une paix réelle est possible si les plus forts, Israël et les États-Unis, reconnaissent le droit du plus faible, le droit de ceux qui sont victimes d’une formidable injustice historique.
C’est le principe de la paix des braves et de l’égalité des rêves.

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