Aide au développement : les vrais chiffres
Selon les statistiques publiées le 4 avril par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe les principaux donateurs, l’aide publique au développement (APD) a bondi de 31,4 % en 2005. Honnête, le Comité d’aide au développement (CAD) nuance cependant son jugement. Hors effacement de la dette, l’APD n’a augmenté que de 8,7 % par rapport à 2004. Voici la réalité des chiffres.
L’aide, qui ne concerne que les versements effectifs accordés par les États sous forme essentiellement de dons, a atteint 111 milliards de dollars en 2005, dont 106,5 milliards fournis par les vingt-deux donateurs attitrés du CAD et environ 4,5 milliards par douze autres pays qui déclarent leurs opérations audit CAD.
Sur les 106,5 milliards, le CAD précise que 23 milliards ont financé l’annulation de la dette des pays pauvres (dont 14 milliards pour l’Irak et 5 milliards pour le Nigeria), que 2,2 milliards ont permis d’assister les victimes du tsunami, et que 5 milliards ont été dépensés par les États-Unis dans des projets en Irak et en Afghanistan. L’APD nette s’élève donc à 76,3 milliards en 2005, en baisse de 4,1 % par rapport à 2004 (79,6 milliards de dollars). Nous sommes donc loin du compte
Pour les États-Unis, premier donateur en volume, l’aide annoncée est de 27,5 milliards en 2005 (+ 39,6 %). Hors dette et hors Irak-Afghanistan, le chiffre retombe à 18,4 milliards. En baisse par rapport au volume de 2004 (19,7 milliards).
Une douzaine de pays, non membres du CAD, commencent à fournir des données sur leur aide. En tête, on trouve l’Arabie saoudite (1,7 milliard de dollars en 2004) et la Corée du Sud (744 millions en 2005). Trois grands pays ne fournissent aucune information : Russie, Chine et Inde.
L’aide est mesurée à la fois en volume (versements nets) et en performance : l’effort par rapport à la richesse du pays donateur (le revenu national brut, RNB). L’objectif fixé en la matière par les Nations unies est de consacrer 0,7 % du RNB à l’APD. La plupart des grands pays qui sont aujourd’hui en deçà ont promis de l’atteindre au plus tard en 2015, sauf les États-Unis, le Japon et l’Italie. Avec la poursuite des annulations de dette, le volume global de l’APD devrait atteindre 130 milliards de dollars en 2010.
L’Afrique subsaharienne a reçu près de 29 milliards de dollars en 2005, soit 27 % du total mondial. En 2010, ce chiffre devrait s’élever à 54 milliards (41 % du total).
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