Drôle de Krim
Encensé par la critique américaine, le troisième roman de Chris Abani est une vaste fresque du Nigeria des années 1980. Tout simplement époustouflant.
Commissaire Krim, de Y.B., Grasset, 234 pages, 17,90 euros.
Attention, lecteurs sérieux, s’abstenir ! Le dernier roman de l’Algérien Y.B., Yassir Benmiloud de son vrai nom, est complètement déjanté. C’est un polar burlesque qui flirte sans cesse avec le non-« politiquement correct » et la provocation. Le « commissaire Krim de la Crime » et ses subordonnés, le lieutenant Jambon et l’inspectrice Cohen, enquêtent sur le meurtre de la jeune Zayneb Bouslimane retrouvée sauvagement assassinée au pied d’une tour de HLM de la banlieue parisienne. Les suspects sont tous plus loufoques les uns que les autres, à commencer par le père de la victime, sosie d’Oussama Ben Laden. Les quiproquos se multiplient, les jeux de mots aussi.
Le commissaire Krim plonge inexorablement dans l’absurde. La référence à l’univers surréaliste du cinéaste américain David Lynch est d’ailleurs présente. Tout comme celle à Boris Vian. Y.B. fait dans la caricature : des Bidochons machistes et racistes, des musulmans bigots, des Arabes qui cherchent à tout prix à s’intégrer à la société française, des jeunes de banlieue
Mais n’est pas toujours Boris Vian qui veut. À force de vouloir faire du style à tout prix et de glisser un calembour à chaque réplique, l’auteur s’enlise quelque peu. Pour autant, le lecteur le lui pardonnera facilement tant il s’amuse. Ce remake de J’irai cracher sur vos tombes n’est d’ailleurs, de l’aveu même de l’auteur, rien d’autre qu’« une farce ».
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