Soudan : la crainte de la sécession est le début de la sagesse
Publié le 23 janvier 2005 Lecture : 1 minute.
A la veille des élections générales, le gouvernement de transition soudanais est aux prises avec un certain nombre de difficultés.
Sa tâche essentielle semble être de persuader les dissidents du Sud de participer à la consultation électorale et d’éviter ainsi une sécession. La dernière « révolution d’octobre » a balayé le régime militaire sans mettre le feu au pays. Le président Abboud est toujours à Khartoum : on peut le voir dans les rues, souriant, au volant de sa petite voiture bleue. Des purges sont en cours dans l’administration, mais les sanctions vont rarement au-delà de la mise à la retraite avec pension.
C’est en partie parce qu’elle se révélait incapable de régler le problème du Sud que la junte militaire a dû céder la place à une équipe civile. Sa politique de répression a eu surtout pour effet de solidifier la révolte qui couvait chez les quatre millions de non-musulmans noirs des trois provinces du Sud.
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Mais le gouvernement transitoire est aussi un gouvernement sans moyens. Il est né d’une flambée de colère chez les étudiants – auxquels il doit son existence – dont les sentiments révolutionnaires, anti-impérialistes et antiaméricains restent ardents. L’ambassade des États-Unis a été attaquée lors des parachutages de Stanleyville. Si l’ambassade britannique, voisine, a été épargnée, c’est sans doute parce que la reine Élisabeth doit se rendre au Soudan en février…
Lié à cette effervescence, un autre problème urgent se pose au gouvernement actuel. Il n’a pu, ni voulu, endiguer le flot des armes algériennes et égyptiennes qui, par Juba, transitent vers les insurgés congolais. Or il est évident que cette circulation d’armes sur son territoire, cette aide apportée à une révolution voisine, l’inquiète. Qui sait si certaines de ces armes ne s’égareront pas entre des mains sudistes ? Khartoum est devenu la capitale de l’insurrection congolaise. […] Or le gouvernement soudanais se trouve à la veille d’importantes décisions et la présence de ces dissidents crée une situation délicate.
