Jean-Christophe Kugler guide Renault sur le continent

Pour compenser l’érosion de ses ventes en Europe, la marque au losange se tourne vers de nouveaux marchés. Jean-Christophe Kugler, directeur des opérations de la région Euromed-Afrique, conduit cette stratégie.

Âgé de 51 ans, il est entré chez le constructeur en 1984. DR

Âgé de 51 ans, il est entré chez le constructeur en 1984. DR

Publié le 29 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

«Notre objectif est de prendre des positions importantes sur ce continent en pleine croissance. » Jean-Christophe Kugler, 51 ans, pilote les ambitions du français Renault depuis novembre 2011 à la tête de la région Euromed, laquelle s’est élargie au pôle Afrique en avril 2012. Une zone qui compte 30 000 collaborateurs, dont un grand nombre d’ouvriers employés dans les usines méditerranéennes du constructeur. « Dans nos équipes sont représentés tous les métiers de Renault et Dacia : du design à la vente et à l’après-vente. C’est une entreprise à l’intérieur de l’entreprise », détaille celui qui fait partie des 28 membres du comité de direction, soit les principaux dirigeants du groupe automobile. Sur sa table ont défilé des dossiers aussi importants que le démarrage de l’usine de Tanger, au Maroc, et les négociations avec l’Algérie pour l’implantation d’un site d’assemblage. Au Maghreb, où sa part de marché a atteint 27,6 % en 2012, Renault veut asseoir son leadership et profiter au maximum de la croissance du marché.

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Cap au sud

noopener noreferrer" target="_blank" type="image" class="jcepopup">Cliquez sur l'image.Aujourd’hui, Jean-Christophe Kugler s’attelle à doper les ventes au sud du Sahara. Le groupe y écoule moins de 6 000 véhicules neufs par an, pour une part de marché très faible (3,6 %). Le manager cherche des distributeurs locaux dans plusieurs pays jugés désormais prioritaires : le Ghana, le Kenya et le Nigeria. « Nous avons un dispositif moderne pour sélectionner nos partenaires locaux. Nous envoyons un appel d’offres à une dizaine de sociétés, puis nous en retenons deux ou trois que je présente directement au comité exécutif du groupe avec ma recommandation », détaille-t-il. Les onze directeurs de ce comité, dont Carlos Ghosn, le PDG du groupe, choisissent alors le nom de l’heureux élu.?Malgré son poids dans le dispositif régional de Renault, Jean-Christophe Kugler – qui visite en moyenne trois pays méditerranéens ou subsahariens chaque mois – connaît peu le continent. Tout juste sorti ingénieur en robotique de l’École centrale de Nantes, il a débuté chez le spécialiste de l’automobile en 1984, au centre de recherche et développement des méthodes. Il a ensuite gravi les échelons, notamment celui de chef de département qualité dans les usines de Maubeuge (France), puis de Cordoba (Argentine). Il est devenu directeur de la division véhicules utilitaires en 2008.

« Avant de devenir directeur des opérations de la région Euromed-Afrique, je n’avais pas de lien particulier avec le continent, souligne-t-il. Mais je me suis préparé en faisant des stages interculturels avec des professionnels. » Et d’ajouter : « C’est un très grand plaisir de travailler avec l’Afrique. Sa population est curieuse, dynamique et jeune. Pour nous Européens, c’est vitalisant et cela contraste avec la morosité du Vieux Continent. »

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Talents

Sous la houlette de Jean-Christophe Kugler, la zone Euromed-Afrique conduit elle-même sa stratégie. « Nous avons une équipe qui prépare le business plan régional, oriente notamment le choix des pays et négocie les joint-ventures », explique le directeur des opérations. Un comité de management propre à Euromed-Afrique, qui comprend vingt-cinq personnes, se réunit chaque mois. Les décisions plus stratégiques se prennent au sein d’un comité de direction de douze personnes.

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Autre chantier pour le manager : recruter des talents africains. « Dans de nombreux pays de ma région, le système éducatif est fragile. Nous devons donc soit l’accompagner dans un partenariat public-privé, soit compléter la formation initiale lors de l’intégration des nouveaux collaborateurs au sein de Renault. » Ainsi en est-il au Maroc, où une école de formation des ouvriers appartenant à l’État, située à côté de l’usine Renault de Tanger, est gérée par le géant de l’automobile.

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