Yves Coppens

Paléoanthropologue français

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 1 minute.

« Nous partageons tous la même origine, tropicale et africaine. Au cours de ces trois millions d’années, environ 100 milliards d’êtres humains ont vécu sur Terre : ils étaient tous parents, mais également tous différents. C’est cette diversité extraordinaire qui fait de nous ce que nous sommes. Bien sûr, en tant que scientifique, je ne peux qu’être impressionné par l’extraordinaire performance du décryptage génétique : il y a trois milliards de nucléotides à identifier pour chaque individu ! Et personnellement, je ne verrais pas d’inconvénient à ce que chacun, en plus d’un état civil, possède une carte d’identité génétique. Mais dans ce cas, il faut être sans ambiguïté : que la mesure s’applique pour tous, à savoir aux six milliards d’êtres humains que compte la planète !
Car effectuer des tests d’identité génétique sur une population particulière relève tout simplement de l’apartheid. On peut être admiratif devant les avancées scientifiques, mais affligé par leurs applications politiques, et préoccupé par le cadre sécuritaire dans lequel on les emploie.
La conclusion que je retire de cette affaire, c’est le sentiment qu’on fait honte à l’humanité, qu’on risque de briser la grande communauté humaine, ainsi que de nombreuses familles. Lors de mes voyages, je garde toujours avec moi une carte de citoyen du monde, qui est en fait le rêve du commencement d’une mondialisation fraternelle. Il y a de multiples raisons d’être fier de ses origines. Il n’y a pas non plus d’endroit sur Terre dont on ne puisse être honoré de venir. »

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