Un technocrate dans le chocolat

Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Jean-Claude Amon, 61 ans, est le conseiller spécial de Laurent Gbagbo chargé du développement industriel et des infrastructures quand, le 31 juillet 2003, il visite pour la première fois le site de Fulton. « C’est moi qui ai pris l’initiative de m’intéresser au projet », confie-t-il aujourd’hui. Quelques semaines auparavant, à Abidjan, un Ivoirien – dont il préfère taire le nom – lui a parlé de cette ancienne usine Nestlé en quête de repreneur. « À première vue, c’était intéressant pour la Côte d’Ivoire », raconte-t-il. Pour s’en assurer, à son retour au pays, il commande une étude de faisabilité à Hausmann-Alain Banet, le directeur de Lion Capital Management Group (LCMG), – rencontré au cours du même séjour aux États-Unis – après avoir obtenu l’aval du Fonds de régulation et de contrôle (FRC).
Le projet semblant convaincant, l’idée de créer la New York Chocolate and Confections Company (NYCCC) devient réalité et, en mars 2004, le conseil d’administration nomme Jean-Claude Amon directeur général par intérim. A priori, ce « technocrate » – comme il se définit lui-même -, ancien consultant pour la Banque africaine de développement (BAD), ne connaît pas le monde du cacao et n’a jamais dirigé une usine. « J’avais les compétences requises pour le lancement d’une société », se défend-il aujourd’hui. Reste que le conseil d’administration a régulièrement prolongé son mandat, et que Jean-Claude Amon a accepté.
Accusé, dans la presse ivoirienne, de s’être offert une retraite dorée aux États-Unis sur les deniers de son pays, Jean-Claude Amon se dit « très à l’aise sur le sujet ». Son salaire annuel brut de 300 000 dollars et sa voiture de fonction – une Mercedes E 320 « quatre roues motrices » achetée 58 000 dollars – sont prévus par contrat. Quant à sa maison de Syracuse (60 km de Fulton, dans l’État de New York), payée 429 000 dollars, où il vit avec son épouse et ses quatre enfants, il assure l’avoir financée lui-même, grâce à un emprunt de 327 000 dollars contracté en son nom. En contrepartie, il dit avoir reçu de NYCCC des indemnités mensuelles de 3 200 dollars.
« Je n’ai jamais adhéré à aucun parti, je n’ai jamais fait de politique », assure ce diplômé d’un master de l’université de Syracuse, avant de faire allégeance au chef de l’État en précisant qu’il a « toujours suivi le parcours de Laurent Gbagbo » et qu’il partage « ses idées et principes politiques sur la Côte d’Ivoire ». Aujourd’hui, Jean-Claude Amon est aux États-Unis, où il est retourné pour des raisons familiales après six mois passés en Côte d’Ivoire. Son visa de travail ayant expiré, il dit ne plus diriger l’usine, et prévient : « Je ne fais pas une fixation sur la reconduction de mon contrat, je nourris de nombreux projets en Côte d’Ivoire. »

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