Maryse Condé
Écrivaine guadeloupéenne
Publié le 22 octobre 2007 Lecture : 1 minute.
« La France serait donc un pays comme les autres en matière de politique migratoire ! Alors qu’elle aime se présenter comme le pays des droits de l’homme, avec l’amendement Mariani, on s’aperçoit qu’elle ne vaut pas mieux que ses voisins européens. Comme ce mythe de la France généreuse est sérieusement écorné, les voix les plus disparates s’élèvent à l’unisson, même celle d’un politicien auquel personne n’accordait plus de crédit et qui retrouve une virginité.
Tout le monde veut participer à la grande mêlée de protestation : les socialistes, les altermondialistes, les anti-Sarko, etc. Il s’agit donc surtout d’un mouvement par lequel les Français cherchent à se donner bonne conscience. Vouloir soumettre à un test ADN les personnes qui demandent le regroupement familial est, par nature en effet, indéfendable
Le problème qu’il convient de résoudre se trouve plutôt en amont, à mon sens. Il concerne les racines de l’immigration. Il faut se poser la question : pourquoi des gens continuent-ils de quitter leur pays au péril de leur vie, pour être humiliés de mille manières et parfois mourir dans des taudis à Paris ? Ne faudrait-il pas davantage travailler à les en dissuader, en agissant sur la principale cause de leur départ : la pauvreté et le manque de travail ? Le problème de fond, pour nous autres Africains et Antillais, est de trouver des solutions communes et viables afin que nous cessions d’être constamment instrumentalisés. »
