Le roman noir du métal jaune
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Après s’être intéressé à l’exploitation forestière en Afrique, puis aux douteuses pratiques des réseaux « françafricains », le journaliste suisse Gilles Labarthe récidive avec un brûlot consacré aux méfaits de l’industrie aurifère sur le continent* publié le 12 octobre à Paris, en collaboration avec les ONG Oxfam France, Agir ici et Survie.
L’Afrique fournit le quart de l’or extrait annuellement dans le monde (600 t). Avec de graves conséquences sanitaires pour les populations vivant à proximité des sites, les employés des major companies voire les simples orpailleurs : fausses couches, décès prématurés, paralysies, taux de cécité anormaux, etc. Principal accusé : le recours massif au cyanure et au mercure pour purifier le métal jaune.
À cela s’ajoutent des dégâts environnementaux souvent irréversibles, comme la pollution des nappes phréatiques. 16 milliards de dollars seraient nécessaires à la dépollution de l’ensemble des sites africains.
Labarthe regrette par ailleurs que l’exploitation de l’or, comme celle du diamant, profite peu aux États, quand elle ne sert pas à financer des mouvements armés ou des activités de contrebande. Des conclusions qui se fondent sur les recherches de François-Xavier Verschave, le président de l’association Survie (disparu en juillet 2005), mais aussi sur une enquête de terrain menée dans la ville et sur le site de Sadiola, dans l’ouest du Mali.
*L’Or africain. Pillages, trafics et commerce international, par Gilles Labarthe, avec François-Xavier Verschave, éditions Agone, 222 pages, 12 euros.
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