Hijab transatlantique

Publié le 22 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

Journaliste allemande travaillant pour l’International Herald Tribune, à Paris, Katrin Bennhold a tenté une expérience amusante qui lui a été inspirée par sa consur Yvonne Ridley, du Daily Mirror (ex-prisonnière des talibans afghans convertie à l’islam, celle-ci en a tiré un livre à succès) : elle a voyagé entre les États-Unis et la France vêtue d’une longue robe noire la couvrant jusqu’aux chevilles et la tête coiffée d’un non moins austère hijab. Bref, elle s’est déguisée en musulmane de stricte observance, et, pour faire bonne mesure, a glissé dans son sac à main un volumineux exemplaire du Coran.
À Washington, le contrôle de son passeport a été minutieux et ses bagages ont été longuement fouillés. « Simple hasard », lui a expliqué un douanier, en lui montrant une dizaine d’autres voyageurs dont les valises étaient consciencieusement inspectées. Lorsque, avant d’embarquer, Katrin s’est fait prendre en photo par un ami, elle a quand même entendu une femme murmurer à l’oreille de son mari : « Regarde, elle immortalise son départ avant de devenir une martyre ! »
Pendant le voyage, tout le monde s’est montré avec elle d’une exquise politesse, certains manifestant quand même un peu de crainte – ou de répulsion – à l’idée de devoir la toucher. Une hôtesse s’est montrée aux petits soins avec elle, la plaignant gentiment de devoir s’abstenir de manger pour cause de ramadan. À son arrivée à Paris, elle estime avoir été normalement traitée par les personnels de l’aéroport et de la compagnie aérienne. Les formalités de police n’ont pas pris plus d’une minute.
La conclusion de l’aventure pourrait être : qu’il est doux d’être une femme à l’abri de son hijab ! Mais est-ce bien là que notre consur voulait en venir ?

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