Au crédit du microcrédit

Publié le 22 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

Le prix Nobel de la paix a une histoire assez incohérente. On peut se demander si Henry Kissinger, Yasser Arafat et Shimon Pérès (tous anciens lauréats) ont davantage contribué à la paix que le mahatma Gandhi (qui ne l’a jamais obtenu). Cette année, le Comité Nobel a fait preuve d’imagination en identifiant trois axes de contribution à la paix : la lutte contre la pauvreté, la promotion de la femme et la consolidation de la confiance dans les relations humaines.
Le prix a été décerné à Muhammad Yunus et à la banque Grameen, qu’il a fondée au Bangladesh en 1976, pour récompenser leurs efforts de promotion du développement économique par l’usage du microcrédit : on prête de petits montants aux pauvres sans réclamer de caution. Depuis, cette pratique s’est répandue dans le monde et a aidé des millions de personnes.
La paix et le développement sont liés. La généralisation de la pauvreté absolue peut saper la capacité d’un État à maintenir l’ordre et une inégalité criante affaiblit la cohésion sociale. Des initiatives de terrain telles que le microcrédit favorise le développement rural et protège des effets secondaires d’une industrialisation rapide. Plus de 90 % des microcrédits sont accordés à des femmes. Cela renforce leur participation à la société et brise certaines barrières séculaires. Dans une grande nation musulmane comme le Bangladesh, tout progrès dans cette direction doit être salué comme un pas important vers l’égalité des sexes.
Il y a aussi une importante leçon à tirer du microcrédit. En l’absence de caution, le système doit reposer sur la confiance et l’interaction sociale pour garantir les remboursements. Ce sont ces aspects fondamentaux de la nature humaine qui peuvent promouvoir non seulement le développement, mais aussi la paix.

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