Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 22 juillet 2007 Lecture : 4 minutes.

Les hommes politiques se parlent-ils ?
– La mise au point de Vital Kamerhe (J.A. n° 2427) me pousse à m’interroger sur le genre de relation qu’entretiennent entre eux nos responsables politiques, fussent-ils du même bord politique. Se parlent-ils réellement, et si tel est le cas, de quoi d’autre que de banalités quotidiennes s’entretiennent-ils ? J’ai du mal à penser que c’est dans un journal (ici Jeune Afrique) que le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général du PPRD doive faire des recommandations politiques si urgentes à l’intention du chef de l’État… Je souhaiterais que J.A. définisse clairement un « mode d’emploi » à l’usage de ses reporters. Après le petit tsunami politico-médiatique suscité à Kinshasa par les déclarations de Vital Kamerhe, François Soudan a le beau rôle de nous dire aujourd’hui qu’il s’agissait d’un portrait et non d’une interview. Soit. Les lecteurs auraient voulu le savoir eux aussi.
Charles Djungu-Simba K., Huy, Belgique

Réponse : Relisez donc l’article en question. Il s’agit d’un « Pleins feux », soit un long portrait, signé par son auteur. La différence avec une interview, dans laquelle les questions, dûment signifiées comme telles, appartiennent au journaliste et où les réponses relèvent de son interlocuteur, me paraît évidente. Que dire d’autre ? F.S.

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La démocratie avant tout
– C’est en suivant RFI que j’ai appris, comme beaucoup d’Africains francophones, que nos dirigeants africains s’étaient réunis au Ghana pour créer les États-Unis d’Afrique. Aucun de nos dirigeants n’a pensé organiser un référendum sur cette question. Pour moi, les États-Unis d’Afrique, ce n’est qu’une fuite en avant. Le continent est fait de Républiques islamiques, d’États laïques, de monarchies rétrogrades, de pays pauvrissimes qui n’ont en commun que le non-respect des droits des Africains et le refus de la démocratie. Heureusement que Thabo Mbeki a bloqué ce processus et prôné le renforcement des ensembles sous-régionaux. Les États-Unis d’Afrique pour aujourd’hui ? Non. La démocratie pour tout de suite ? Oui.
Christ Joss, Pointe-Noire, Congo-Brazzaville

À quand l’Union africaine ?
– Que l’Union africaine soit une fin, nul n’en doute, mais que son gouvernement soit opérationnel en janvier 2008 ne paraît pas sensé. Nos gouvernants, médiocres et corrompus pour la plupart, ont refusé de poser les fondements solides de l’Union africaine en rejetant « la Charte de la démocratie ». Le refus de la démocratie libérale, le non-respect des droits de l’homme, la difficulté de l’alternance à la tête des États, la non-protection de la propriété privée ou publique (l’État est devenu l’otage d’un clan ou d’une famille)… sont autant de préalables que nos gouvernants ont refusés.
Jean Marrion, Pointe-Noire, Congo-Brazzaville

Au début était l’OUA
– Il faut reconnaître que l’OUA a eu le mérite d’exister et de s’être développée en dépit de tout. Les dirigeants africains d’hier étaient, pour la plupart, compétents, visionnaires et panafricanistes. Cette organisation n’aurait pas dû mourir. Elle n’a jamais été un frein à l’Union africaine, bien au contraire.
Mohamadoun Barema Bocoum, conseiller à l’ambassade du Mali à Rome

L’UA, un baobab géant au tronc creux
– La volonté de Kadhafi de créer l’Union africaine est une rêverie, une folie des grandeurs et une perte de temps. Le continent africain est très vaste, avec plus de cinquante pays de langues, de religions, de peuples différents. Quelle sera l’orientation politique de cette union ? Sur quelle puissance étrangère s’alignera-t-elle ? Quelle sera sa langue officielle ? Aura-t-elle une armée unique ? Elle engloutira toutes les ressources de l’Afrique aux dépens de l’éducation et de la santé.
Cessons d’être « révolutionnaires » et de rêver à l’impossible. Soyons pragmatiques et consacrons notre temps, notre argent, à assainir et développer nos relations bilatérales et régionales. L’Union africaine sert Kadhafi. Même unie, l’Afrique ne fera jamais trembler les autres, car elle est à la traîne démocratiquement, scientifiquement et technologiquement. C’est un baobab géant au tronc creux !
Hédi Bakar, Mokhine, Tunisie

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Pas de Noir au Tour de France
– Pourquoi n’y a-t-il pas de Noirs dans les tours de France, d’Espagne, d’Italie ? On devrait aider deux ou trois des meilleurs cyclistes africains à s’aligner pour ces épreuves. Les Occidentaux participent régulièrement aux compétitions cyclistes sur le continent africain. Il serait normal que des Africains puissent participer à compétitions cyclistes européennes.
Souaibou Sali, Douala, Cameroun

Question de politesse
– Lorsqu’un ministre européen va en Afrique, il est toujours reçu par le chef de l’État du pays visité. Il arrive même que ce ministre donne des leçons de bonne gouvernance audit chef d’État ou qu’il vienne signer des accords de coopération avec ce dernier. On l’a vu plusieurs fois avec Louis Michel lorsqu’il dirigeait les Affaires étrangères de la Belgique et qu’il se rendait à Kinshasa. C’est Joseph Kabila qui le recevait. Mais quand un ministre africain se rend en Europe, c’est rare qu’il soit reçu par un chef d’État. Il arrive même qu’un chef d’État africain soit d’abord reçu par un ministre, puis brièvement par le chef d’État du pays hôte. Nos dirigeants ne devraient pas accepter cela.
Christian Etongo Ilengo, Ouagadougou, Burkina Faso

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J.A. en Algérie
– Vous avez évoqué le problème de la diffusion de J.A. en Tunisie (J.A. n° 2426). Mais la Tunisie est mieux lotie que l’Algérie. À Ain Beïda (520 km à l’est d’Alger), nous recevons J.A. le jeudi matin, parfois même le samedi, soit avec une semaine de retard.
Hocine Boualahrouz, Ain Beïda, Algérie

Réponse : Si Alger est relativement bien desservie (Jeune Afrique y est mis en vente le lundi ou le mardi), c’est encore loin d’être le cas ailleurs dans le pays. En outre, le week-end algérien (jeudi et vendredi) complique davantage cette situation et explique qu’il arrive que vous ne receviez J.A. que le samedi. Nous sommes, hélas, pleinement conscients de ce problème et tentons d’y remédier, même si l’acheminement de votre hebdomadaire dépend d’un distributeur (privé) et non de nos services. M.B.Y.

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