Retour des exilés : dans six mois, dans un an…
Deux jours avant son élection, Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’est publiquement engagé à régler le problème des réfugiés « dans un délai d’un an, voire six mois ». La promesse a sans nul doute contribué à sa victoire. Reste aujourd’hui à la tenir, ce qui, bien sûr, n’est pas le plus facile. D’abord, parce qu’on ne connaît avec précision ni le nombre des Négro-Mauritaniens vivant au Mali et au Sénégal – une vingtaine de milliers, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) -, ni celui des candidats au retour, après dix-huit ans d’exil. Ensuite, parce que certains non-Mauritaniens (Libériens, Ivoiriens, Guinéens, etc.) pourraient profiter de l’occasion pour émigrer en Mauritanie. L’argument est souvent mis en avant par les nationalistes arabes, inquiets d’une hypothétique « vague noire ». D’autres, comme Ibrahima Sarr, le candidat peul à la présidentielle (7,94 % des voix), considèrent ce retour comme une étape vers un nécessaire partage du pouvoir entre Maures et Négro-Mauritaniens.
Après le temps des discours, le règlement de la question a réellement débuté avec la visite à Dakar, les 9 et 10 juillet, de Cheikh Abdallahi. Une semaine plus tard, une délégation de hauts responsables lui a emboîté le pas. Elle a rencontré les responsables des associations de réfugiés, ainsi que des membres du HCR, censé apporter un soutien technique à l’opération.
En Mauritanie, les membres de la société civile, les « personnes ressources » (autorités morales des villages, par exemple), ainsi que les groupes politiques de l’Assemblée seront consultés sur plusieurs points qui ne font pas l’unanimité : indemnisation, logement, octroi d’un emploi
Deux journées nationales de concertation sont prévues, après quoi le retour proprement dit pourra commencer. Quand ? « J’ai dit que je ferai tout pour résoudre ce problème dans un délai n’excédant pas un an, répond le chef de l’État. J’ai toujours cette volonté. » À bon entendeur
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