Une pagode au cur du Sahara
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Depuis la route goudronnée de Nefta à Hazoua, on aperçoit des tâches éparses, émergeant de la couleur sable du désert. Ce sont de nouvelles palmeraies, toutes jeunes ou en train d’éclore. On s’en approche. Et l’on distingue au milieu un édifice étrange, qui rappelle l’architecture d’une pagode. Une pagode dans le désert tunisien ? Ce n’est pas un mirage C’est le système de refroidissement des eaux géothermiques jaillissant d’un forage artésien. L’eau chaude sort à 72 °C, retombe en cascades sur les étages de la pagode, circule horizontalement à l’air libre dans un système de seguias réparties tout autour, en spirale, pour finir dans un bassin d’une capacité de 1 500 m3. La nuit, au moment où l’évaporation est réduite, quatre pompes se déclenchent pour irriguer les parcelles cultivées. « C’est un système conçu et construit à 100 % par des Tunisiens », note Béchir Dédi, le commissaire régional pour le développement agricole (CRDA), non sans fierté.
Miracle à l’eau chaude
Cela fait longtemps que l’État ne gère plus de palmeraies, mais c’est lui qui aménage les parcelles, plante les jeunes pousses, raccorde chaque parcelle au système d’irrigation et les cède en location aux particuliers, pour des périodes allant de vingt à quarante ans renouvelables. Dans le cas présent, ce sont 30 parcelles d’environ 1 hectare chacune qui sont louées aux habitants de Hazoua. Ceux-ci sont éligibles à des subventions allant jusqu’à 60 % des coûts nécessaires pour entretenir les plantations, édifier des brise-vent, entreprendre des labours profonds et s’adonner à l’élevage en complément. À la parcelle 156, Ali Ferjani travaille sur 1 hectare alloué à son fils. Les jeunes pousses de palmiers semblent avoir tenu le coup sous le soleil ardent et il soulève les feuillages séchés pour nous montrer le vert qui se cache en dessous. Mais il n’est pas encore habitué à l’irrigation par géothermie. « Le sol est bon, soupire-t-il en s’arrêtant de piocher, mais on ne sait pas, avec l’eau chaude, ce que cela va donner. »
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