Trois questions à… Marlyn Mouliom-Roosalem

Publié le 22 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Pour être complète, l’intégration voulue par les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) implique la création d’une place boursière. Tel est l’objectif de Marlyn Mouliom-Roosalem, directrice générale de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC).
Jeune Afrique/l’Intelligent : Où en est la création de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale ?
Marlyn Mouliom-Roosalem : La décision a été prise par les chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), et la création de la BVMAC remonte à juin 2003. Depuis, un organe régional de régulation a été créé. Il s’agit de la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf), qui a prêté serment à N’Djamena en mars dernier. Quant à la BVMAC, la construction de son siège est quasiment achevée et les premières cotations sont prévues d’ici à la fin de l’année.
J.A.I. : Quelle sera la mission de la BVMAC ?
M.M.R. : La même que celle de toutes les Bourses internationales ! Les sociétés vont pouvoir lever des fonds et augmenter leur capital pour investir. Actuellement, beaucoup d’entreprises sollicitent des financements auprès de leurs maisons mères ou tentent d’obtenir des prêts bancaires auprès d’établissements financiers qui sont trop timides. La Bourse va donc permettre de donner du souffle à l’économie régionale.
J.A.I. : La situation économique de la région est-elle suffisamment stable et sécurisée pour convaincre les épargnants de placer leur argent en Bourse ?
M.M.R. : Le risque est une chose, mais l’investisseur cherche surtout à rentabiliser son placement. Ici, les performances sont à deux chiffres ! Prenez l’exemple du Gabon : ce pays est encore sous-industrialisé et bénéficie de la garantie pétrolière. Certaines entreprises ont commencé à distribuer des dividendes. C’est le cas de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), qui a versé 11 milliards de F CFA pour l’année 2004. Ses actions, commercialisées par une banque de la place, sont très recherchées. Cela prouve que nous pouvons développer un marché boursier dans un contexte favorable, grâce aux privatisations. La BVMAC va mettre les sociétés en relation avec les investisseurs institutionnels, mais aussi, pourquoi pas, avec les petits épargnants.

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