Quatre petits tours et puis s’en vont

Publié le 22 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Dès le début du vote, la tension a commencé à monter dans les couloirs attenants à la salle où se réunissaient les gouverneurs. Du fait de la dispersion des voix des pays africains, l’élimination automatique du dernier a accéléré les choses (en 1995, à Abuja, il y avait eu quatorze rounds).
Au premier tour, c’est le Camerounais Theodore Nkodo, vice-président de la BAD, qui se retrouve out. Ancien de la Banque mondiale, où il a mené une brillante carrière, il s’était inscrit dans la droite ligne d’Omar Kabbaj, dont il entendait poursuivre les réformes. Il y a cru jusqu’au bout, mais, faute d’un parrain ayant un fort pouvoir de vote et peut-être en raison des hésitations de la diplomatie de son pays, il n’a recueilli que moins de 2 % des voix. « De l’avis général, il était techniquement le meilleur candidat, nous a confié Abah Abah Polycarpe, ministre camerounais de l’Économie et des Finances, mais il n’y a pas que les qualités morales et professionnelles qui entrent en ligne de compte. Il y a des paramètres de toutes natures. »
Au deuxième tour, c’est le Ghanéen Kingsley Amoako qui est éliminé, après avoir recueilli près de 12 % des voix. Lui aussi jouit d’une grande expérience économique et politique. En juin, il devrait quitter les fonctions de secrétaire exécutif de la Commission des Nations unies pour l’Afrique (CEA), poste qu’il occupe depuis dix ans. Il a appris la mauvaise nouvelle de la bouche d’un délégué, alors qu’il se hasardait devant la salle du vote. Son visage a changé d’expression. Il a passé le bras autour du cou de sa femme et s’est retiré.
Au troisième tour, le Zimbabwéen Simba Makoni est écarté de la course. Victime, selon ses amis d’Afrique australe, et malgré le fait que l’on reconnaisse sa haute expérience, de l’hostilité de certains pays occidentaux à l’égard du régime de Robert Mugabe. Il n’a dû son maintien jusqu’au troisième tour qu’à la solidarité des pays de la Communauté des États de l’Afrique Australe (SADC).
Au quatrième tour, c’est Casimir Oyé Mba, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) pendant douze ans, ex-Premier ministre du Gabon et actuel ministre de la Planification et du Développement économique, qui quitte la compétition.

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