Michel Camdessus : financier et humaniste
Publié le 22 mai 2005 Lecture : 1 minute.
Fils de journaliste et diplômé de l’ENA, Michel Camdessus, 72 ans, est un familier de la
haute administration française, où il a occupé notamment les fonctions de directeur du Trésor et de gouverneur de la Banque de France, avant de diriger pendant treize ans le
Fonds monétaire international, « fier de l’uvre accomplie », malgré les controverses sur ses méthodes d’aide aux pays en crise.
« On me consulte encore beaucoup », dit-il depuis qu’il est entré dans une retraite très
active, siégeant au conseil d’administration de la Croix-Rouge et dans de nombreux autres organismes. Père de huit enfants, cet humaniste chrétien formé à l’école du savant jésuite Teilhard de Chardin et du philosophe Emmanuel Mounier est devenu le conseiller du pape Jean-Paul II, qui l’a nommé à la commission « Justice et Paix » de son conseil
pontifical. Il se définit lui-même comme un « contemplatif contrarié » qui aimerait en vain jusqu’ici recevoir moins d’appels téléphoniques pour se consacrer davantage à la réflexion et à la prière, fidèle à ses convictions « démodées » de « respect des autres, de dépassement de soi et de responsabilité individuelle ».
Autant de certitudes, Ce retraité hyperactif est, « contemplatif contrarié s’ajoutant à son expérience économique nationale et internationale, qui ont décidé le ministre des Finances Nicolas Sarkozy à lui infliger un nouveau coup de téléphone pour lui demander
d’éclairer les Français, à la tête d’un groupe d’une trentaine d’experts indépendants sur les bons choix pour relancer la croissance et mettre fin à la progression du chômage. Michel Camdessus a accepté, persuadé que « le déclin n’est pas inéluctable et que ce
siècle peut être un des plus beaux de notre histoire ». À deux conditions : que le nouveau modèle de croissance « soit au service intégral de l’homme » et que les Français se mobilisent alors pour « le sursaut », dont il a fait le titre de son rapport.
