Faut-il exclure l’URSS de la conférence d’Alger ?
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A Bandoeng, en 1955, les Soviétiques n’avaient pas demandé à être invités. La présence chinoise leur paraissait, à l’époque, une garantie politique suffisante. Aujourd’hui, tout est changé. L’affrontement Moscou-Pékin pose au Tiers Monde un problème de tous les instants. Les questions les plus délicates attendent une réponse : la Russie se situe-t-elle en Europe ou en Asie ? Certains s’inquiètent même de savoir si elle appartient à la droite ou à la gauche.
Le Premier ministre chinois, Chou En-lai, a informé le président Ben Bella que Pékin s’engageait formellement, au cas où l’URSS ne serait pas invitée à siéger au sein de la Conférence des pays afro-asiatiques d’Alger fixée au 29 juin, à accepter la règle de l’unanimité au cours des débats et du vote des résolutions. Il s’engageait de même à éviter toute forme de polémique à l’égard de Moscou. […]
Les partisans de la participation soviétique, dont les plus acharnés sont l’Inde, l’Éthiopie, Ceylan et, dans une moindre mesure, la RAU, la Tunisie et le Maroc, estiment que dans la conjoncture internationale actuelle, et au moment où la lutte idéologique et politique s’intensifie entre Moscou et Pékin, la participation soviétique contribuerait à établir un certain équilibre de forces au sein de la Conférence. […] Les adversaires de la présence soviétique […] parmi lesquels figurent surtout les pays africains, notamment le Mali, la Guinée, le Congo-Brazzaville, la Tanzanie, sans compter l’Indonésie et peut-être même le Cambodge, estiment que les vrais problèmes risquent d’être absorbés par les querelles de ces deux géants socialistes. L’intérêt de l’opinion mondiale, au lieu de se tourner vers les objectifs et les appréhensions du Tiers Monde, se délecterait des altercations probables entre Chou En-lai et Kossyguine. D’ailleurs, toutes les conférences auxquelles Russes et Chinois ont participé ont été une très grande déception pour les petits pays, car on y a gaspillé un temps précieux en s’efforçant d’apaiser les uns et les autres.
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