Dix ans de pénitence pour l’Afrique
Publié le 22 avril 2007 Lecture : 1 minute.
Le Festival de Cannes, qui se déroulera du 15 au 27 mai, fêtera cette année son soixantième anniversaire. Sans véritablement le célébrer pourtant : à part la projection, le 20 mai, d’un film collectif de grands réalisateurs commandé par les organisateurs et la publication d’un livre très personnel sur le septième art écrit pour l’occasion par Jean-Marie Le Clézio, rien ne viendra changer l’ordonnancement habituel de la plus grande manifestation cinématographique de la planète. Une fois la liste des 22 films qui vont concourir pour la Palme d’or examinée, le cru 2007 n’apparaît d’ailleurs, a priori, ni comme l’un des plus originaux, ni comme l’un des plus savoureux de l’histoire du Festival. Certes, le fait que treize des postulants participent pour la première fois à la compétition laisse espérer que le jury présidé par le cinéaste britannique Stephen Frears couronnera un espoir plutôt qu’un des auteurs déjà récompensés sur la Croisette. Même si ces derniers seront encore nombreux, du malheureux favori de 2004, le Chinois de Hong Kong, Wong Kar Wai, aux réalisateurs déjà primés, tels les frères américains Joel et Ethan Coen, leurs compatriotes Gus Van Sant et Quentin Tarentino ou le Serbe Emir Kusturica.
S’agissant des régions, l’Asie, comme ces dernières années, ainsi que les États-Unis et l’Europe seront bien représentés. Mais une fois de plus, l’Afrique sera totalement absente de la sélection la plus prestigieuse. Voilà désormais dix ans – un triste anniversaire, celui-là – que le continent est écarté de la compétition pour la Palme d’or
Certes, un film rwandais – Munyurangabo, de Lee Isaac Chung – fera partie de la sélection officielle, dans la section « Un certain regard ». Bien sûr, Abderrahmane Sissako, le réalisateur de Bamako, participera au jury, et Souleymane Cissé sera présent sur l’affiche officielle du Festival. Hommages rendus à la cinématographie africaine, ils n’en restent pas moins de bien maigres consolations
