Quand l’Afrique forme ses soldats de la paix

Publié le 21 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le Centre international d’entraînement des soldats de la paix Kofi-Annan, situé à la sortie d’Accra face à la mer, a été peint en bleu vif, comme pour être mieux remarqué. Pourtant, ce n’est pas une institution onusienne, mais ghanéenne. Elle porte le nom du secrétaire général des Nations unies Ghanéen et dépend presque entièrement des fonds gouvernementaux. Son objectif : former des soldats africains aux missions de maintien de
paix, qu’elles aient lieu sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de l’Union africaine (UA) ou de l’ONU. Inauguré début 2004, il aura reçu à la fin de l’année quelque 1 500 pensionnaires en provenance de quarante-cinq pays,
encadrés par des instructeurs anglais, allemands et français.

Pour le colonel John Kane, directeur exécutif, officier de l’armée britannique, la particularité du Centre est d’enseigner non seulement les bases de comportement d’un Casque bleu ou d’un observateur, mais également comment mener à bien une opération
spéciale comme le désarmement, la démobilisation et la réintégration de combattants rebelles. Sans oublier la manipulation d’obus non explosés ou de mines.
L’idée n’est pas nouvelle ; mais un projet identique mis sur pied au Zimbabwe, avec le soutien des Néerlandais, est tombé à l’eau lorsque l’Union européenne a pris des sanctions contre le président zimbabwéen Robert Mugabe. L’Allemagne, qui avait déjà débloqué des fonds, les a alors transférés au Ghana. La Grande-Bretagne s’est décidée à envoyer sur place une petite équipe. Le Canada, l’Italie et les Pays-Bas ont contribué au financement de la première année de fonctionnement, dont le coût s’est élevé à près de 16 millions d’euros.
L’ouverture du Centre a coïncidé avec le lancement du plan ambitieux développé par l’UA lors de son dernier sommet, en juillet 2004 : créer une force interafricaine « en attente », c’est-à-dire un contingent prêt à être mobilisé pour intervenir sur n’importe quelle zone de conflit sur le continent.

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D’autres structures existent, au Kenya et surtout au Mali, où une Ecole militaire spéciale travaille en liaison avec le programme français appelé « Recamp » (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix). Mais l’objectif d’Accra est de combiner cet enseignement à celui qui peut être dispensé dans des établissements de haut niveau, comme l’Ecole de guerre du Nigeria.
Grâce à l’aide des États-Unis et de l’Union européenne, il n’y a pas de problèmes d’argent. « Nous risquons plutôt de manquer d’hommes », avoue le colonel Kane, qui pense bientôt devoir solliciter des pays du Nord comme l’Égypte ou la Libye. « Il nous faut également des volontaires pour la police et la protection civile », ajoute-t-il.

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