La marche sur Stanleyville

Publié le 21 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Capitale de l’une des six anciennes provinces du Congo du temps où il était sous domination belge, troisième ville du pays après Léopoldville et Élisabethville, Stanleyville est située sur la ligne de force qui sépare le Haut-Congo du Bas-Congo. Ligne de force ethnique, elle tend à devenir de plus en plus politique, car Stanleyville est avant tout le fief de Lumumba et donc la capitale du nationalisme congolais. […]
À plusieurs reprises, M. Tshombé annonça des attaques imminentes contre cette ville. Ses déclarations n’étaient jamais suivies d’effets. L’arme la plus efficace dont disposent les maîtres de Stanleyville est constituée des quelque 800 Blancs qu’ils ont empêché de partir malgré tous les efforts de la Croix-Rouge internationale. […] Tshombé aurait bien voulu anéantir ce bastion qui fait obstacle à son ambition, mais l’OUA a contrecarré ses projets. […] En vue de protéger les ressortissants blancs, on avait projeté de parachuter quelques commandos sur les lieux où ils étaient détenus et d’investir simultanément la ville. Cette opération devait se dérouler le 26 octobre. Mais les Américains l’empêchèrent au dernier moment. M. Rusik avait promis aux membres de la Commission ad hoc de l’OUA sur le Congo d’arrêter la livraison du matériel de guerre à M. Tshombé durant le travail de la Commission et de ne permettre durant cette période aucune offensive contre les insurgés avec du matériel américain.

Que s’est-il passé depuis ? Les États-Unis ont-ils donné le feu vert à M. Tshombé ? Ont-ils renié la parole donnée à la Commission de l’OUA ? Il est évident qu’une attaque de Stanleyville mettrait devant leurs responsabilités les insurgés, le gouvernement de Léopoldville et peut-être encore plus les États-Unis, sans le matériel desquels M. Tshombé ne peut rien faire, – au cas où malheur devait arriver aux 800 Blancs de Stanleyville. Il est évident aussi que la chute de Stanleyville ne résoudrait pas pour autant le problème, comme certains pourraient le croire : elle ne fera qu’élargir le fossé de haine entre les deux camps, enfoncer davantage les États-Unis dans le bourbier congolais et contraindre les insurgés à accepter n’importe quelle alliance.

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