Kompyuta

Publié le 21 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Les Africains l’ont rêvé. Microsoft et Bill Gates l’ont inventé. Le premier ordinateur entièrement pensé et programmé pour une langue africaine devrait arriver prochainement sur le marché. Il fera, à n’en pas douter, le bonheur de tous ceux qui écrivent en kiswahili. À condition, bien entendu, qu’ils aient accès à un kompyuta, terme généralement utilisé dans cette langue pour désigner un ordinateur. Windows XP, Word, Excel, Internet Explorer, les antivirus, les antispams et les claviers en kiswahili, c’est donc pour demain !
Bien entendu, ce n’est pas de charité-bizness qu’il s’agit, mais de business tout court. Les patrons de la firme américaine de logiciels sont persuadés qu’il y a de l’argent à gagner en Afrique orientale et australe, où vivent près de 100 millions de kiswahiliphones. Les logiciels, les claviers, tout est fin prêt pour la grande aventure.

Les intéressés ne comptent d’ailleurs pas en rester là. Partout sur le continent, des chercheurs – pour la plupart africains – sont à l’oeuvre, pour « mettre en boîte » des langues aussi riches que le yoruba, le peul, le haoussa et l’amharique. Leur tâche n’est pas facile : il s’agit de créer un environnement totalement différent de ce que l’on peut avoir avec un ordinateur configuré en anglais, en français, en arabe, en espagnol ou en allemand. Les recherches pour ce qui concerne le yoruba sont, semble-t-il, très avancées. Les logiciels, même de reconnaissance vocale, sont prêts. Tout comme le clavier, qui tient compte de la complexité de cette langue répandue au Nigeria et au Bénin. L’utilisateur n’y trouvera pas les lettres Q, Z, X, C et V, inconnues au bataillon.
Des travaux similaires sont en cours en Éthiopie pour ce qui concerne l’amharique, mais la tâche est autrement plus compliquée. Il s’agit « d’intégrer » harmonieusement le langage informatique et les subtilités d’une langue dont l’alphabet comporte plusieurs centaines de lettres et de variations lexicales qu’on peut difficilement reproduire sur le clavier d’un ordinateur. Sans oublier que l’Éthiopie a son propre système horaire et son propre calendrier.
Qu’à cela ne tienne, les chercheurs sont persuadés de parvenir bientôt au bout de leurs peines.
Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Google, le célèbre moteur de recherche sur Internet, vient de lancer une version en kiswahili. Il suffit, pour s’en rendre compte, de taper www.google.co.ke

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