Farouk Ksentini

Président de la commission chargée de la question des disparus.

Publié le 21 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique/l’intelligent : Comment appréciez-vous le projet d’amnistie générale ?
Farouk Ksentini : L’initiative est courageuse. Dans tous les pays, les situations de ce type ont toujours débouché sur une amnistie générale. L’Algérie ne peut faire exception à la règle. Cela dit, tant que le projet de loi n’a pas été divulgué, il est difficile
de se prononcer sur ses éventuels bénéficiaires. Je pense néanmoins qu’il concernera tous les crimes et délits relatifs à la flambée de terrorisme dont l’Algérie est victime depuis plus de dix ans.
J.A.I. : La question des disparus devrait donc connaître son épilogue ?
F.K. : Certainement. L’amnistie concernerait tous les agents de l’État qui auraient commis des actes illicites à l’origine des disparitions. Celles-ci ne sont pas le fait délibéré des institutions nationales. L’État n’est pas coupable, mais responsable. Les forces de l’ordre ont loyalement combattu le terrorisme. Mais on ne peut pas le nier, les disparitions sont le fait d’agents de l’État.
J.A.I. : Avez-vous proposé des indemnités contre l’abandon définitif de poursuites contre ceux qui se sont rendus coupables de ces disparitions ?
F.K. : Nous avons recensé 5200 personnes disparues. Dans le cadre de la commission installée par le président Bouteflika, nous avons proposé d’indemniser les familles de disparus, parce que la plupart se trouvent dans le besoin et que l’État n’a pas été
capable d’assurer la sécurité des citoyens, comme la Constitution l’y oblige.

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