Cherifa Khedar

Présidente de Djazairouna, une association de victimes du terrorisme

Publié le 21 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique/l’intelligent : Une amnistie générale peut-elle mettre fin au drame algérien ?
Cherifa Khedar : Je voudrais bien savoir sur quel critère on se base pour affirmer cela. La loi dite de la Rahma, en 1996, a-t-elle mis fin à la folie meurtrière des islamistes ? Celle relative à la Concorde civile, en 1999, a-t-elle mis fin au drame ? Et le décret portant « grâce amnistiante », en janvier 2000, a-t-il permis d’en finir avec le terrorisme ? Dans les trois cas, la réponse est : non. L’application des lois de la République doit primer sur toute considération politique. Si le terrorisme n’est pas
éradiqué, au moins le crime terroriste doit-il être puni. C’est le seul moyen de dissuader ceux qui seraient tentés de rejoindre les maquis.
J.A.I. : Comment comptez-vous mener la bataille contre le projet ?
C.K. : Nous avons déjà protesté par voix de presse. Actuellement, nous nous concertons avec les associations de familles de victimes. Nous allons continuer de déposer des plaintes auprès des différentes juridictions algériennes et, s’il le faut, nous saisirons
les institutions internationales. Parallèlement, nous revendiquons l’octroi d’un statut aux victimes. C’est une question de justice et de dignité.
J.A.I. : Votre frère et votre sur ont été assassinés ; or leurs assassins sont libres. Êtes-vous prête à pardonner ?
C.K. : Jamais. J’ai de la haine envers les terroristes et leurs familles. Il faut que les assassins demandent pardon. Ce n’est quand même pas aux victimes de le faire ! Imaginez-vous que ma mère puisse pardonner aux assassins de ses enfants ?

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