A la recherche d’idées neuves

Publié le 21 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

La Commission pour l’Afrique (www.commissionforafrica.org) a été lancée par le Premier ministre britannique Tony Blair en février 2004 dans le but de « générer de nouvelles idées et actions pour rendre l’Afrique puissante et prospère, en se servant de la présidence britannique du G8 et de l’Union européenne en 2005 comme tremplin ».
Le 18 novembre, l’ancien ministre français Jack Lang a réuni à Paris le Comité français de la Commission for Africa en compagnie du chanteur Bob Geldof, engagé depuis 1984 dans diverses activités humanitaires en direction de l’Afrique. Surprise, ce comité ne comporte guère d’Africains : sur plus de 15 membres, seuls 3 ont un lien fort avec le continent, le musicien camerounais Manu Dibango, l’entrepreneuse togolaise Olga Ahouansou et le Guinéen Alhassan Barry – président du Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations.

Jack Lang soutient avoir souhaité réunir des personnalités diverses pour « faire naître des idées qui sortent du train-train ». D’où la présence à la même table du footballeur Lilian Thuram, du rappeur Disiz Lapeste, du représentant personnel du président Jacques Chirac auprès du Nepad Michel Camdessus, du cardiologue cofondateur de Médecins sans frontières Patrick Aeberhard, de l’anthropologue Bernard Vernier ou encore du président de Coordination Sud Henri Rouillé d’Orfeuil. Pour Michel Camdessus, les pays occidentaux devraient « accepter le risque de créer de nouveaux impôts sur une assiette internationale ». Il propose ainsi de taxer les entreprises polluantes, les transactions financières ou encore les ventes d’armes… Une idée partagée par l’économiste Sophie Bessis, qui plaide en faveur d’une « redistribution permettant de passer d’un système de charité à un système de relative justice ». Pour ce faire, encore faudrait-il un « vouloir politique fort très partagé dans le monde », ce qui est loin d’être acquis.

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Plus radical, le chercheur Jean-François Bayart a fustigé la « forteresse Europe » et défendu l’ouverture des frontières, les « migrations étant vecteur de modernisation sociale et de transformation des pays de départ », sans jamais qu’un « continent se vide au profit d’un autre ».
Un peu brouillon, le brainstorming organisé sous les dorures rococos de l’hôtel de Lassay, résidence des présidents de l’Assemblée nationale française, n’a pas vraiment suscité les « pensées fraîches et les idées originales pour le progrès » que Bob Geldof appelait de ses voeux. Le début d’une réflexion a néanmoins été initié, et l’on peut espérer que le comité français de la Commission for Africa saura à l’avenir écouter les Africains eux-mêmes.

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