un virage historique
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Communiquer ou ne pas communiquer sur ses activités africaines ? Dilemme shakespearien dont les éminences grises du groupe Bolloré semblent enfin sorties après deux années de débats animés dans les salles de réunion de la tour de Puteaux, siège de la société. Pendant très longtemps, Vincent Bolloré a choisi d’opérer en toute discrétion sur un continent où la plupart des affaires se négociaient dans l’intimité des palais présidentiels et des salons ministériels. La com, confiée à la famille Calzaroni (DGM conseil), était savamment contrôlée, et l’industriel breton distillait de très rares interviews, notamment celles qu’il nous a accordées en 1999 et 2007, pour réaffirmer son attachement au développement de l’Afrique. Mais pas plus pour ne pas donner du grain à moudre à ceux – journalistes, représentants d’ONG, opposants politiques des chefs d’État en place – qui ne manquaient pas de dénoncer ses positions monopolistiques, de la plantation au transport maritime, dans le pré carré français, et lui reprochaient de produire du tabac et de piller les forêts. Les choses ont bien changé. Bolloré – que l’on ne surnomme plus « l’Africain » – s’est depuis séparé de ses branches « encombrantes », est introduit en Bourse, s’ouvre de plus en plus sur les pays anglophones où il est moins connu et a vu l’arrivée de nombreux concurrents. Et il n’a surtout plus à rougir de ses activités sur le continent puisque près de 80 % des cadres sur le terrain sont aujourd’hui africains. À la tête d’un groupe diversifié en forte croissance dans les médias et la publicité, le Breton a donc compris l’intérêt stratégique de l’information, ne serait-ce que pour des raisons financières. DGM conseil organise dorénavant la com avec le département ressources humaines du groupe et le communicant Euro RSCG.
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