Tuberculose ultrarésistante : danger
Publié le 21 septembre 2008 Lecture : 1 minute.
Comment la vieille tuberculose est-elle redevenue dangereuse dans sa forme ultrarésistante (TBUR), alors que le contrôle de la tuberculose (TB) est bien codifié et efficace ? Deux événements majeurs sont survenus : d’abord l’évolution du VIH, complice redoutable du bacille tuberculeux (bacille de Koch, ou BK) ; et ensuite l’apparition d’une résistance du BK au traitement. Un BK devient résistant lorsqu’il est insensible aux deux médicaments de première ligne (rifampicine et isoniazide) et ultrarésistant lorsqu’il est insensible à deux autres produits de deuxième ligne. Au stade TBUR, le traitement devient très cher et le résultat aléatoire.
La transmission du BK peut très bien se faire dans un avion avec les gouttelettes de salive projetées par le malade en toussant, parlant, éternuant ou riant. Cette transmission se fait à partir d’une lésion pulmonaire alors que les lésions extra-pulmonaires de la maladie (méningées, osseuses ou autres) sont difficilement contagieuses.
Le diagnostic recommandé par l’OMS dans les pays en développement se fait par examen des crachats et expectorations où l’on peut trouver des BK. Mais on peut se demander si l’abandon des radiographies pulmonaires systématiques n’a pas été une erreur, car elles permettaient de reconnaître des lésions non contagieuses mais susceptibles de le devenir. En outre ces radiographies pouvaient révéler des anomalies cardiaques.
Le temps presse. En Afrique du Sud, une étude a montré que sur 57 malades atteints de TBUR (dont 44 porteurs du VIH), 52 décès se sont produits dans une médiane de 16 jours après le diagnostic. Et les programmes de lutte contre le sida n’ont pas encore intégré des dépistages systématiques de la TB, ce qui compromet les avancées enregistrées dans la lutte contre la pandémie. « On ne vaincra pas le VIH/sida sans vaincre la tuberculose », a pourtant prévenu Nelson Mandela, avec la sagesse qui le caractérise.
