Moussa Kaka, un an déjà

Publié le 21 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Un an déjà derrière les barreaux. Le 20 septembre, notre confrère Moussa Kaka, correspondant de Radio France internationale et directeur de la radio nigérienne Saraounia, venait de passer son 366e jour dans sa cellule de la prison civile de Niamey.
Accusé par les autorités de « complicité d’atteinte à l’autorité de l’État » et de collusion avec les rebelles touaregs, le reporter a cependant « retrouvé le moral », selon son avocat, Me Moussa Coulibaly. Et pour cause : le 16 septembre, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Niamey a examiné le recours introduit par le procureur de la République après le non-lieu prononcé le 23 juillet par le juge d’instruction. Si elle a mis sa décision en délibéré au 7 octobre, elle a aussi et surtout décidé, en cas de poursuites, de requalifier les faits qui lui sont reprochés en « acte de nature à porter atteinte à la défense nationale en temps de guerre ». Le « crime » de Moussa n’est donc plus aujourd’hui qu’un délit, ce qui signifie que le reporter n’encourt plus une peine de prison à vie, mais un à cinq ans de réclusion et une amende comprise entre 50 000 et 1 million de F CFA.
« Plus qu’une première victoire, cette requalification témoigne de l’inanité des poursuites engagées contre Moussa », reprend Me Coulibaly, qui rappelle que les circonstances juridiques permettant de retenir ce chef d’inculpation ne sont pas réunies : le Niger n’est pas, aujourd’hui, en état de guerre. Et si d’aventure Moussa Kaka était condamné sur cette base, cela contredirait la thèse défendue par le pouvoir depuis le début du conflit, à savoir que les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) ne sont que de simples « bandits armés » opérant dans le nord du pays.

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