Les petits exploitants au coeur de la révolution verte en Afrique

L’accès aux intrants et aux financements pour les petits agriculteurs sont au cœur des discussions de la quatrième édition de la conférence sur les engrais en Afrique (FMB Africa), sponsorisée par l’OCP, géant marocain du secteur.

Cette année et pour la première fois, la conférence annuelle sur les engrais du FMB se tient en dehors du Maroc, au King Fahd Palace de Dakar. DR

Cette année et pour la première fois, la conférence annuelle sur les engrais du FMB se tient en dehors du Maroc, au King Fahd Palace de Dakar. DR

Publié le 14 mars 2013 Lecture : 3 minutes.

Pour sa quatrième édition, la conférence panafricaine sur les engrais organisée par le Fertilizer Market bulletin (FMB), une publication spécialisée, se tient à Dakar, une première alors que les trois précédentes s’étaient toutes déroulées au Maroc. L’Office chérifien des phosphates (OCP), sponsor historique de l’événement, espère ainsi rendre plus lisible sa stratégie d’expansion panafricaine.

La conférence du FMB offre l’occasion de réunir tous les professionnels du milieu agricole intéressés par les marchés africains. Ainsi, l’on trouve aussi bien des négociants en matières premières comme Louis Dreyfus Commodities ou le singapourien Dreymoor, des producteurs d’engrais comme l’OCP, le nigérian Notore et les Industries chimiques du Sénégal ou encore des financiers comme la banque d’import export Afreximbank et la banque nigériane FBN. Ceci sans compter la présence des bailleurs, au premier rang desquels la Banque africaine de développement (BAD) et la Société financière internationale (SFI) ainsi que de divers organismes panafricains comme l’African Fertilizer and Agribusiness Parnership (Afap). En tout, une cinquantaine de nationalités et quelque 200 organisations sont représentées.

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Petits exploitants

Cette année, la conférence met l’accent sur la meilleure façon de faire parvenir les engrais jusqu’aux petits exploitants. Pour Alassane Diallo, directeur général des ICS, il est nécessaire de repenser les modèles de développement agricole en Afrique : « Quel atout représentent les millions d’agriculteurs africains s’ils ne sont pas formés et s’ils n’ont pas accès à des intrants de qualité ? Quel atout représentent les millions d’hectares de terres arables disponibles si elles ne sont pas mises en valeur ? » s’est-il interrogé lors du premier panel d’experts. Selon lui, il est pourtant certain que l’agriculture sera le pilier du développement du continent.

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L’Afrique n’est plus un obstacle pour atteindre la sécurité alimentaire, mais une solution.
Patrick Dupoux. Associé, BCG

Une opinion dont Patrick Dupoux, associé du Boston Consulting Group (BCG), un cabinet de conseil en stratégie, s’est fait l’écho, affirmant que l’Afrique n’était plus « un obstacle pour atteindre la sécurité alimentaire, mais une solution ». Il s’appuie notamment sur deux statistiques fondamentales : en Afrique, seulement 4% des terres sont irriguées et le continent dans son ensemble ne consomme que 1,1% des engrais au niveau mondial. Clairement, l’un des enjeux du développement de l’agriculture en Afrique est l’accès aux intrants pour les petits exploitants. Et pour tous les acteurs présents, il s’agit ni plus ni moins que de créer les conditions favorables à l’émergence du marché, pour l’instant embryonnaire, qui permettra leur développement en Afrique.

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Financements

La clef de ce marché est l’accès aux financements pour les agriculteurs, de manière à ce qu’ils s’enrichissent grâce à la révolution agricole. Comme l’explique Mohamed Ibnabdeljalil, directeur commercial à l’OCP, « nous devons penser à la chaîne de valeur et promouvoir les revenus des agriculteurs ». Dans ce domaine, Jason Scarpone, PDG de l’Afap, a défendu des systèmes de subvention innovants « qui permettent au secteur privé d’investir de façon rentable dans la chaîne de valeur des engrais ». Il travaille actuellement à la réforme des systèmes de subvention dans une demi-douzaine de pays.

Pour clore la présentation, Ousmane Fall, directeur des investissements à la BAD, a rappelé que l’institution panafricaine avait contribué à hauteur de 100 millions de dollars à Agvance, un fonds de fonds qui vise 500 millions de dollars de participation à destination exclusive du secteur agricole africain. Géré par Crédit suisse, il devrait réaliser son premier closing, à 200 millions de dollars, en avril.

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