Le bout du tunnel en… 2020

Publié le 21 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le cauchemar est loin d’être terminé. Il faudra en effet douze ans, dans le meilleur des cas, pour que le Zimbabwe sorte de la crise économique dans laquelle il a sombré. Dressé par cinq économistes zimbabwéens pour le compte du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), ce diagnostic tempère l’euphorie qui a suivi l’annonce, le 12 septembre, d’un accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le Zimbabwe a besoin d’une aide massive, estime ce rapport rendu public le 19 septembre : 5 milliards de dollars sur cinq ans, allègement de dette compris. Or les bailleurs restent pour le moment prudents. Pas un cent ne sera versé si l’accord de gouvernement ne fonctionne pas. La première étape sera de rétablir la confiance et de renouer avec le FMI.
Il faudrait une croissance régulière de 5 % par an jusqu’en 2020 pour espérer retrouver les niveaux de vie d’avant la crise. Avec une inflation à 10 chiffres, les Zimbabwéens sont devenus des milliardaires en guenilles. Cinq millions d’entre eux ne peuvent rien acheter et ont besoin d’une aide alimentaire. L’agriculture est sinistrée et mettra de longues années à retrouver le niveau de production de la fin des années 1990, quand le Zimbabwe vendait du grain à toute l’Afrique australe. S’il n’est pas question de rendre aux fermiers blancs leurs terres aujourd’hui redistribuées, les « nouveaux fermiers », souvent des obligés de Mugabe dépourvus de compétence agricole, pourraient être contraints de mettre les terres dont ils ont hérité en exploitation.
Le secteur minier a tant bien que mal résisté à la crise, mais les autres sources de devises étrangères se sont taries. Le tourisme n’existe plus qu’autour des chutes Victoria, le reste des infrastructures est à l’abandon. Les circuits de distribution d’eau potable et d’électricité sont très dégradés, de même que les routes.
Au moins deux millions de Zimbabwéens s’étant exilés en Afrique du Sud, au Botswana ou au Royaume-Uni, le pays souffre d’un grave manque de personnel qualifié : enseignants, comptables, agents d’assurance, etc. Environ 80 % des personnels de santé formés depuis 1980 ont quitté le pays. Certains ne reviendront jamais.

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