Fatwa to kill
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Les djihadistes d’Al-Qaïda ne pouvaient rêver meilleur renfort. « Il est licite de tuer quiconque appelle à la discorde s’il n’a pas été possible de l’en empêcher ; il est licite de tuer, par le biais de la justice, tout prédicateur de la dépravation des croyances ou des actes, s’il s’avère impossible de l’empêcher par des sanctions moindres que le meurtre. » Ce sont les propos tenus récemment sur les ondes de Radio du Coran par Cheikh Salah al-Louhaidene, membre du Conseil supérieur des oulémas et président du Haut Conseil saoudien de la justice, la plus haute autorité judiciaire de la monarchie wahhabite. La fatwa visait en particulier les patrons de chaînes de télévision arabes qui diffusent des émissions de variétés et des séries télévisées jugées non conformes à la morale islamique.
Rapporté vendredi 12 septembre par la chaîne d’information Al-Arabiya et largement relayé sur Internet via le site Youtube, cet appel au meurtre a provoqué un tollé. Un conseiller au ministère de la Justice, le cheikh Mohsen al-Ubaikane, a aussitôt dénoncé ces propos avant de demander à son auteur de les retirer. Celui-ci s’est donc fendu, dimanche 14 septembre, d’une mise au point sur la télévision publique saoudienne. « Ce que j’ai voulu dire, a-t-il déclaré, c’est qu’il faut déférer [l’auteur du mal] devant la justice à qui il appartient de se prononcer en appliquant les lois en vigueur. »
Certains médias pris pour cible appartiennent à des proches de la famille royale saoudienne. Le groupe MBC (Middle East Broadcasting Centre) est détenu notamment par Khaled Ibn Soltane, neveu du roi Abdallah, tandis que la chaîne Rotana est la propriété du prince Al-Walid Ibn Talal.
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