Bras de fer Russie-Europe pour le gaz nigérian

Publié le 21 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le Nigeria, l’une des zones d’exploitation d’hydrocarbures les plus riches au monde, attise les convoitises rivales de l’Union européenne et de la Russie. Au cur de la bataille : le projet de gazoduc géant, le Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP). Long de 4 300 km, il est destiné à relier les réserves de gaz nigérianes (les septièmes au monde) à l’Europe, via le Niger et l’Algérie, qu’il traverserait sur 750 km et 2 500 km.
À sa mise en service, d’ici à 2016, il pourrait fournir 20 à 30 milliards de mètres cubes par an à l’Europe. Un enjeu de taille pour l’Union européenne, qui souhaite réduire sa dépendance au gaz russe, lequel représente un quart de sa consommation totale (300 milliards de mètres cubes), et dont Moscou a tendance à faire une arme diplomatique. Le commissaire européen à l’énergie, Andris Piebalgs, s’est rendu à Abuja afin d’offrir un soutien financier au projet, dont le coût total avoisine les 15 milliards d’euros. Il propose également de jouer un rôle d’intermédiaire avec les pays concernés.
Mais une semaine plus tôt, le groupe public russe Gazprom avait conclu un protocole d’accord avec l’entreprise publique Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) pour créer une coentreprise dans l’exploration, la production et le transport de gaz. Même si aucun montant n’a été communiqué, ce projet tombe à point nommé dans un pays qui mise sur l’exploitation de ses réserves de gaz pour résoudre sa crise énergétique chronique. Si cet accord aboutit, la tentative européenne de financer le TSGP ne permettrait finalement pas de réduire sa dépendance aux Russes ! Côté nigérian, on affirme ne vouloir laisser personne prendre le contrôle des réserves du pays : « L’essentiel de notre production de gaz et de pétrole se fait avec l’aide de partenaires européens et américains, explique un conseiller économique du président nigérian. Nous n’allons pas les laisser tomber juste parce que les Russes, les Chinois ou les Coréens promettent des investissements. » La Sonatrach algérienne, qui soutient le projet mais n’a pas encore prévu son financement, pourrait avoir un rôle déterminant pour l’avenir du gazoduc Trans-Saharan.

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