Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 21 mai 2006 Lecture : 5 minutes.

Pas de « sous » entre nous !
– Dans l’article intitulé « Progrès insuffisants » (J.A. n° 2364 du 30 avril au 6 mai), j’ai été choqué par l’expression « sous-continent » utilisée par Alain Faujas pour évoquer l’Afrique subsaharienne. J’aimerais savoir quels sont les critères qui définissent un continent ?
Certes, l’Afrique connaît des difficultés – ce qui lui a valu le titre de « continent sous-développé » -, mais de là à se faire traiter de sous-continent dans un magazine panafricain de référence Quel manque de considération !
Gilles Didier Koffi, étudiant, Abidjan, Côte d’Ivoire
Réponse : Voici la définition du Robert : « Sous-continent : partie importante et nettement différenciée d’un continent. Ex. sous-continent indien ». L’Afrique subsaharienne est un sous-continent géologiquement et climatiquement différencié du Maghreb et du Machrek. Quel énorme complexe trahit cette confusion entre « sous », qui exprime une localisation et « inférieur », qui marque une dévalorisation ! A.F.

Après Milosevic, Bush ?
– Hier Slobodan Milosevic et Augusto Pinochet. Aujourd’hui Charles Taylor et Saddam Hussein. Demain Mahmoud Ahmedinejad et Fidel Castro ou Oussama Ben Laden. À quand George Bush (ou tout autre président américain) au Tribunal pénal international pour crime contre l’humanité ?
Sinan Bamba, France

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Lecture sélective
– Je lis Jeune Afrique chaque semaine depuis plusieurs années. J’ai constaté que l’hebdomadaire suit attentivement le cours des événements à travers le monde. Ses journalistes donnent aussi l’impression d’être bien informés et confessent la liberté d’expression. En observateur attentif, je ne me dérobe pas au constat suivant : en politique, J.A. a tendance à encenser, à la veille d’importantes échéances, celui qui se trouve en position de force, le gouvernement, au détriment du plus faible, l’opposition. Les cas de la RD Congo, du Tchad ou du Togo, pour ne citer que les plus récents, sont patents. En d’autres circonstances, JA utilise un langage nuancé, peut-être par incertitude, quitte à sortir les griffes contre le perdant après sa chute. Berlusconi en Italie est le dernier à en avoir fait les frais.
Disons que J.A. est un journal libre, car il s’exprime librement. Mais comme la plupart de ses collègues, il n’est pas libre de ses ambitions. Reste à savoir lesquelles.
Rémi Yao, Florence, Italie
Réponse : Une lecture plus attentive de J.A. vous aurait sans nul doute amené à nuancer considérablement vos propos. Nous n’avons évidemment pas attendu la défaite électorale de Silvio Berlusconi pour écrire toutes les réserves que nous inspirait le personnage. A contrario, la réélection d’Idriss Déby Itno au Tchad n’a donné lieu à aucune « précampagne » de notre part. Où donc avez-vous lu que nous l’encensions ? Merci de nous lire régulièrement. Mais lisez-nous mieux SVP. F.S.

Triste Afrique
– Ressortissant de Côte d’Ivoire, j’ai visité tous les pays voisins du mien. Je suis impressionné par ce qui se fait au Maroc, largement commenté dans le Plus de votre numéro 2365. Bravo au roi Mohammed VI, jeune, moderne et dynamique ! En ce IIIe millénaire, il n’y a pas un kilomètre d’autoroute (je dis bien, pas un seul) pour relier entre eux les pays d’Afrique centrale – dont certains sont des grands producteurs de pétrole. Il n’existe même pas de projet de construction d’une autoroute pour le siècle à venir. Alors que les pays d’Afrique de l’Ouest francophone développent l’électrification des zones rurales, il ne se trouve pas un seul village électrifié chez nous. Même nos capitales subissent régulièrement des coupures d’électricité.
Que nos dirigeants se réveillent !
Jean-Marie Akpwabot, Abidjan, Côte d’Ivoire

Libre jugement
– Je vous remercie vivement d’avoir bien voulu publier mon témoignage sur Léopold Sédar Senghor (J.A. 2363). Merci aussi pour tout le contenu du numéro : les membres de ma communauté l’apprécient beaucoup, qu’ils soient africains, canadiens, vietnamiens, espagnols ou suédois. Non qu’ils soient d’accord avec tout, mais le ton général favorise la liberté de jugement.
René Moreau, père dominicain, Lyon, France

Fumer ne nuit pas à l’économie
– « Lutter contre le tabac est un combat politique », peut-on lire en page 40 de J.A. n° 2363. Or, pour réussir cette lutte, il faut convaincre les politiques d’agir en amont : c’est-à-dire obliger nos gouvernements à rompre tout lien avec le tabac (fabrication, importation, exportation et commercialisation). Mais, vu le poids économique de cette industrie, je vous laisse imaginer l’issue de cette lutte.
Docteur Badr El-Hajja, Tajerouine, Tunisie

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Méditons avec Ibn Khaldoun
– Je suis un Tunisien résidant et travaillant aux Pays-Bas. Je lis Jeune Afrique depuis toujours, et je le trouve facilement en kiosque à Amsterdam (Centraalstation). Je vous encourage à poursuivre la mission qui est la vôtre, « Le devoir d’informer, la liberté d’écrire ». Et ce, à vos risques et périls. Mission que vous assumez dignement malgré la censure, cette aberration dictatoriale. J’ai beaucoup aimé la pépite de B.B.Y. intitulée « la bonne gouvernance selon Ibn Khaldoun » (J.A. n° 2363). Tous ceux qui nous gouvernent (président, ministres, chefs d’entreprise) devraient afficher dans leur bureau ces préceptes d’Ibn Khaldoun et les méditer chaque matin. Merci de publier d’autres extraits de livres aussi intéressants, car on ne peut pas lire tous ceux qui paraissent. La Tunisie et le Maroc se disputent, semble-t-il, la nationalité de ce grand homme.
Chanie Chahed, Amsterdam, Pays-Bas

Mirage franco-tunisien
– J’ai appris par un confidentiel que « Tunis et Paris envisagent la création d’un pôle universitaire français en Tunisie » (J.A. n° 2360). Ce projet va donner aux étudiants tunisiens l’illusion d’obtenir un diplôme français sans qu’ils soient obligés d’aller en France. Un diplôme français, c’est bon pour le moral, pour l’ego et le prestige. C’est ce que j’appelle le « syndrome Carrefour » – cette illusion d’être en France qu’ont les Tunisiens lorsqu’ils se rendent au centre commercial du même nom. Mais l’université n’est pas un centre commercial, et suivre des études françaises dans son propre pays n’est pas la même chose que d’étudier en France. Le premier bénéficiaire de ce projet, c’est la France, qui limiterait ainsi le nombre d’étudiants tunisiens en France tout en entretenant la flamme de la francophonie. Étudier en France ou dans n’importe quel autre pays développé est pourtant très enrichissant sur le plan individuel puisque cette expérience permet de vivre dans un environnement civilisé, moderne et culturellement riche qui respecte les droits de l’homme et les libertés individuelles. Cela permet de retourner ensuite en Tunisie avec une tête bien pleine et bien faite.
Kamel Rekik, Iles de Kerkennah, Tunisie

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Des journaux et des livres
– Est-il possible de commander auprès de vous certains des livres dont vous parlez dans Jeune Afrique ? Si oui, comment régler la commande ?
Jacques Sicard, Lyon, France
Réponse : Nous ne pouvons pas, hélas, vous procurer quelque livre que ce soit. Notre rôle se limite à vous fournir les informations (contenu, éditeur, prix) vous permettant de les acheter soit auprès de votre libraire, soit sur l’un des sites Internet spécialisé.

Sexe et pouvoir
– La politique est un puissant aphrodisiaque (voir l’enquête de J.A. « Sexe et pouvoir », n° 2366). Que dire du pouvoir de l’argent ? Je connais des directeurs de sociétés qui ne recrutent des jeunes femmes qu’après les avoirs mises une ou plusieurs fois dans leur lit ou sur leur canapé.
Anne Tachom, Douala, Cameroun

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