Colonisation : le négatif et le positif
Alors que la France tarde à ouvrir le dossier de son passé colonial, le livre de souvenirs que publie Pierre Merlin, auquel on doit déjà Espoir pour l’Afrique noire (Présence africaine, 1991) et L’Afrique peut gagner (Karthala, 2001), apporte une contribution intéressante au débat. De la fin des années 1930 jusqu’au début des indépendances, l’auteur, diplômé de Polytechnique et de l’École des ponts et chaussées, a consacré plus de deux décennies de sa vie à la mise en place d’infrastructures en Afrique. Dans cet ouvrage, il s’attache plus particulièrement à relater son rôle dans la création et la direction d’un service de l’hydraulique pour les huit territoires qui composaient l’AOF (Afrique-Occidentale française). L’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Assane Seck écrit dans sa préface : « Comme la langue d’Esope, le terme de colonisateur contient le meilleur et le pire, par la désignation de deux catégories d’acteurs aux comportements diamétralement opposés : tandis que l’une se caractérise essentiellement par la quête obstinée de monnayer au plus haut niveau possible son appartenance physique au camp des vainqueurs, l’autre se signale par le dévouement de ses membres, qui, se donnant totalement à leurs missions, en oublient les misères inévitables du dépaysement. » Nul doute que Pierre Merlin appartient à la seconde de ces catégories.
Ingénieur en Afrique, 1938-1961, de Pierre Merlin, éditions Karthala, 232 pages, 22 euros.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?