Sur un air « sarkostique »

Avec « Un Hongrois chez les Gaulois », le chanteur burkinabè Zêdess fustige la politique migratoire de Nicolas Sarkozy.

Publié le 21 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Le clip fait le tour du Net depuis le mois de décembre. De Ouaga à Paris, on entend le même refrain en boucle : « Diiiiis-moi Nicolas Sarkozy/Pourquoi ton père a fui la Hongrie ? » Avec son titre « Un Hongrois chez les Gaulois », le chanteur burkinabè Zêdess a lancé un pavé dans la mare électorale française. Le titre raconte l’histoire d’un ministre… « Il s’appelle Nicolas Sarkozy/Il a inventé l’immigration choisie/C’est l’histoire d’un fils de Hongrois/Qui veut se faire couronner chez les Gaulois ! » Le ton est donné. Zêdess a choisi la satire, un genre qu’il pratique avec brio depuis ses premiers albums, au début des années 1990. Et ça fait mouche. Des milliers d’internautes se connectent dès la mise en ligne du clip, faisant exploser le serveur. En France ou au Burkina Faso, l’adresse Internet s’échange via les mobiles. Le buzz est en marche et la vidéo se retrouve diffusée en direct dans le Grand Journal de Canal+. Sur un air de reggae entraînant, Zêdess fustige la politique migratoire du premier flic de France : « Fini l’époque du négro musclé-belles dents/Aujourd’hui, il veut du noir diplômé-intelligent/C’est ça le critère du nouveau négrier/Qui a le culot d’aller en Afrique pour l’expliquer. » Ou encore : « Il s’appelle Nicolas Sarkozy/Descendant d’un immigré subi/Mais qui se vante d’être le roi du charter /Depuis qu’il est à l’intérieur du ministère. » Le chanteur replace son propos dans la précampagne présidentielle, émaillant ses paroles de mots qui sont devenus emblématiques du ministre de l’Intérieur : « Il dit qu’il aime les Africains mais chez eux/Ils font trop d’enfants qui foutent le feu/Au Kärcher ou par charter il nettoie la France/Attention la racaille, 2007 la délivrance. »
Zêdess, de son vrai nom Zongo Seydou, a toujours chanté en français pour toucher le plus large public possible. C’est réussi ! Les jeunes Français qui penchent à gauche ont repris à leur compte la ballade anti-Sarkozy. « Mes motivations ne sont ni politiques ni idéologiques mais humanistes », assure l’artiste, qui affirme avoir toujours porté un regard critique sur les hommes politiques en général. Persuadé que la musique est le « cinquième pouvoir », il explique que son rôle en tant qu’artiste est d’éclairer la lanterne et la conscience des populations. « Je ne suis pas contre la personne de Nicolas Sarkozy, précise-t-il. C’est l’idéologie qu’il véhicule qui me dérange. »
Le candidat à la présidence française n’a pas encore réagi à la chanson. Peut-être ne l’a-t-il pas encore entendue… Ça ne saurait tarder : le single sarkostique devrait bientôt sortir en France.

Pour voir le clip : http://www.zedess.com/

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