Pétrole : la mémoire courte

Publié le 21 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

En ce début 2007, la situation sur le front des prix du pétrole est pour le moins paradoxale. D’un côté, alors qu’elle était considérée comme hors jeu depuis plusieurs années, l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est à la une de l’actualité depuis quelques mois. Comme si elle était redevenue un acteur ayant la capacité d’influencer de façon radicale le marché et de maintenir donc des cours élevés. Ses décisions de réduire la production globale de ses membres – de 1,2 million de barils par jour (b/j) en octobre dernier, puis de 500 000 b/j en décembre (applicable au 1er février) – ont effectivement démontré qu’elle entendait reprendre l’initiative. Et l’adhésion de nouveaux membres – l’Angola depuis le 1er janvier, l’Équateur et le Soudan probablement dans les mois à venir – va augmenter encore la part du cartel dans le marché mondial, ce qui ne peut à l’évidence que renforcer sa capacité d’agir.
D’un autre côté, pourtant, et pour la première fois depuis plusieurs années, les prix sont résolument orientés à la baisse. Ils frôlaient encore la barre des 80 dollars le baril en septembre 2006, et la plupart des observateurs prédisaient que la hausse se poursuivrait au cours de l’hiver. Les tenants d’un pétrole à 100 dollars le baril – d’aucuns parlaient même de beaucoup plus pour très bientôt – étaient alors fort écoutés. Or même s’ils varient légèrement au jour le jour, les cours ne dépassent plus que de peu 50 dollars le baril en ce mois de janvier, un recul de plus de 25 %.

Ce paradoxe n’en est évidemment pas un si l’on essaie de prendre un peu de hauteur et de recul historique. Il suffit d’un petit effort de mémoire pour se rappeler qu’il y a à peine cinq ans le prix du baril qui satisfaisait autant les producteurs que les consommateurs était situé à peine au-dessus de 20 dollars. Ce qui a tout changé depuis, ce n’est pas, comme on le croit trop souvent, un risque de pénurie lié à la hausse de la demande (consommation de la Chine, etc.), mais la situation géopolitique – la guerre d’Irak et ses suites. Certes, il existe quelques bonnes raisons économiques et politiques de supposer que le prix du brut ne retombera pas à son niveau précédent à terme visible. Mais il est plus logique de s’étonner que ce même prix soit resté si longtemps si élevé. La tâche de l’Opep pour maintenir les prix au plus haut s’annonce donc difficile.

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