L’intégration par le gaz

Publié le 21 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

La mise en service du gazoduc ouest-africain devrait avoir lieu avant la fin du mois de mars. Ce qui signifie que les premiers mètres cubes de gaz naturel nigérian vont enfin arriver jusqu’au Bénin, au Togo et au Ghana. La nouvelle a été annoncée par les présidents Yayi Boni, Faure Gnassingbé et Olusegun Obasanjo, lors de leur rencontre le 16 janvier à Abuja. C’est l’aboutissement d’un projet vieux de vingt-cinq ans. Plus de 500 millions de dollars ont été nécessaires à sa réalisation. Long de 1 033 km, le gazoduc reliera le Delta du Niger au Ghana, avec des dérivations vers Lagos (Nigeria), Cotonou (Bénin), Lomé (Togo), Tema, Takoradi et Effasu (Ghana). Il sera en partie aérien, en partie sous-marin.
L’ouvrage a été réalisé par la Société du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Sogao), propriété d’un consortium regroupant six compagnies agissant pour le compte des pays concernés. Pour le Bénin, le Togo et le Ghana, c’est une aubaine : le nouveau pipeline leur permettra de juguler la crise énergétique qui plombe leurs économies. Principal fournisseur d’électricité des deux premiers, le troisième a atteint la limite de ses capacités d’exportation, en raison de l’augmentation de ses propres besoins. En achetant 87 % du gaz transporté, il devrait désormais pouvoir répondre à la demande d’une industrie de plus en plus gourmande en énergie. Pour combler son déficit en la matière, le Togo a quant à lui fait installer, en 1998, des turbines à gaz qu’il faisait jusqu’ici fonctionner avec du jet fuel (« carburant d’avion »). Avec le gaz nigérian, il disposera d’un combustible propre et bon marché.
Premier producteur de pétrole d’Afrique, le Nigeria en est aussi le premier pollueur, en raison de l’importance du volume de gaz brûlé à la torche lors de l’extraction. Un accord a été conclu en mai 2005 avec l’Algérie en vue de la construction d’un gazoduc transsaharien long de plus de 4 000 km et d’une capacité comprise entre 20 milliards et 30 milliards de m3 par an. L’ouvrage servira à alimenter le marché européen. En trouvant progressivement des débouchés à son gaz naturel, ce pays réussit donc à la fois à préserver l’environnement et à favoriser l’intégration régionale.

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