Les mystères de Dakar
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En ce début 2007, Dakar est une ville en (grand) chantier. La fin des travaux n’est pas pour demain. La capitale, aux allures de fourmilière poussiéreuse, incarne les rêves d’Abdoulaye Wade, chef d’État visionnaire pour les uns, loin des réalités pour les autres. Infrastructures routières, nouvel aéroport international Blaise-Diagne à Ndiass, centre de congrès et de conférences, hôtels haut de gamme en vue de l’organisation de la tenue du 11e sommet de la Conférence islamique (mars 2008), projet de nouvelle capitale Après un premier mandat (2000-2007) très « politique », « Ablaye », comme l’appellent ses compatriotes, veut à tout prix terminer ses grands projets, laisser une trace matérielle dans l’histoire de son pays.
Le 25 février, il sollicitera donc, au premier tour de l’élection présidentielle, un second mandat, à 80 ans. Face à lui, le socialiste Ousmane Tanor Dieng, son ex-Premier ministre Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily, entre autres. Enfin, le spectre d’une candidature du dauphin déchu Idrissa Seck plane toujours. Le jeune loup ambitieux contre le vieux lion : voilà qui fait saliver tout le landerneau politique et médiatique, sénégalais ou non.
Pourtant, personne n’est en mesure de dire ce que pèsent réellement les uns et les autres. La très africaine « prime au sortant » jouera-t-elle en faveur de Wade ? Idrissa Seck est-il réellement aussi populaire que ses partisans le disent ? Quelles sont les alliances possibles entre les uns et les autres ? Ces dernières tiendront-elles, contrairement aux us apparemment en vigueur au Sénégal, plus de quelques semaines ? Autant de questions auxquelles il sera bien difficile de répondre d’ici au scrutin. Les sondages fiables n’existent pas pour l’instant. L’abstention, elle, menace et parasite toute lecture logique de l’état des forces en présence.
En attendant, chacun fourbit ses armes, se prépare, discute avec ses « amis » politiques. Voici venu le temps des grands marchandages, des promesses, des alliances de circonstance et des carnets de chèques. Bref, celui d’une campagne très attendue. Qui après Senghor, Diouf et Wade ? Et si Wade l’emporte, lequel de ses adversaires arrivera en deuxième position ? Dans ce cas de figure, et puisqu’il s’agira du dernier mandat de Gorgui (« le vieux », en wolof), l’heureux « élu » pourrait bien incarner l’avenir. Comme Wade en son temps.
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